1-7-Un dirigeant naturel, tenu en marge

Alors qu’il fut dirigeant des Jeunesses communistes avant la guerre, alors qu’il constitua avec quelques autres le petit noyau de militants qui, de 1940 à son ultime arrestation de la guerre en septembre 1942, tenta de mettre en œuvre la ligne du PCF, dans les contradictions terribles engendrées par le Pacte germano-soviétique comme lorsque la délimitation des camps correspondaient enfin à leur antifascisme viscéral ; alors qu’à son retour du camp, il fut considéré par beaucoup de ses camarades de travail comme un de leurs dirigeants naturels, il est tout à fait révélateur qu’il n’exerça au sein du PCF aucune fonction dirigeante, qu’il ne fut inscrit à aucune école de cadres en un temps où les promotions de militants ouvriers étaient importantes. Il appartient à cette catégorie de militants qui furent dispersés dans les organisations dites “ de masse ”, CGT, ARAC, ANACR, France-URSS. Ce fut particulièrement pour lui la nomination, contre son gré, au poste de secrétaire du comité d’entreprise des Houillères du bassin. Convaincu que les lacunes de sa formation scolaire ne lui permettaient pas de l’assurer pleinement, se souvenant que sa tâche majeure consistait à organiser des voyages et des arbres de Noël, il s’interroge encore aujourd’hui sur le motif de cette apparente reconnaissance, dont il est probable qu’elle permettait de l’écarter de tâches plus décisives.