2-Henri PERNETTE, un secrétaire fédéral original

Lorsque le 21 novembre 1945 1 un inspecteur des Renseignements généraux informe ses supérieurs que le secrétaire fédéral du PCF de Saône-et-Loire envisage d’abandonner des fonctions auxquelles il a été élu après la Libération, il ne fait qu’anticiper avec pertinence l’annonce du départ d’un homme qui jouit pourtant, dans le monde ouvrier comme dans les campagnes du Charolais septentrional d’une solide réputation. Le commun des mortels comme le militant de base du PCF ne connurent rien des motifs réels de ce départ, n’ayant droit qu’à l’explication officielle faisant état de motifs professionnels. L’argument apparaît fort peu crédible, concernant un homme dont tout le parcours militant montre que ses engagements eurent toujours priorité sur les possibilités professionnelles ouvertes par son talent d’ébéniste. Son fils se souvient de l’avoir “ toujours vu militant de quelque chose ” 2 .

Le moment historique où se situent sa nomination et son départ amène à s’interroger sur leur signification politique, à travers l’analyse du parcours personnel d’Henri PERNETTE et son insertion dans les événements de la guerre comme dans l’histoire intérieure du PCF. Les sources documentaires sont quasiment inexistantes concernant Henri PERNETTE. Sauf indication contraire, ce qui suit est basé sur le témoignage de son fils André, né en 1933 et qui suivit avec le regard acéré de l’enfant puis de l’adolescent les événements de la guerre et de ses suites. Celui-ci convient aujourd’hui qu’il s’est longtemps tu sur les difficultés de son père ne voulant pas faire état de “ choses pas bonnes à dire qui portent préjudice au mouvement historique ”. Comme bien d’autres, il estime que la disparition de l’URSS comme les incertitudes de la ligne actuelle du PCF le délivrent de ce devoir de silence.

Notes
1.

AD21 40M143.

2.

Entretien 28 août 1998.