3-3- Prisonnier

Du récit de ces longues années de détention ressortent deux thèmes saillants : le soutien d’une large majorité d’officiers prisonniers à la politique pétainiste, ce jusqu’à une date très avancée, et l’organisation progressive d’un noyau résistant.

Les premiers temps sont manifestement très difficiles pour les quelques officiers communistes de l’Oflag, dont le biologiste Marcel PRENANT. Les Cercles PETAIN, organes de la Révolution nationale dans les camps de prisonniers règnent en maîtres et lorsque, à la suite du début de l’opération Barbarossa, est construite la baraque N°1 pour les juifs et les communistes, c’est dans une indifférence majoritaire que cela se fait.

Les exclus s’organisent cependant. Sous le masque des CERN (Centre d’Etude de la Révolution nationale) ils parviennent à maintenir une certaine activité intellectuelle. Avec des moyens dérisoires, ils parviennent à réaliser clandestinement un journal hebdomadaire de 4 pages, Espoir, dont 56 numéros sortirent d’avril 1943 à février 1945. Enfin, un GLN, groupe de Libération Nationale, reconnu par le CFLN, naît en mai 1943, regroupant tous ceux qui soutiennent tel ou tel courant de la Résistance.

L’approche des Soviétiques en février 1945 provoque, du 16 au 25, le transfert à Colditz où les prisonniers sont libérés par l’armée des Etats-Unis. Rémy BOUTAVENT est rapatrié le 21 avril et retrouve “ son ” Mont-Saint-Vincent dès le lendemain.