3- Un souci permanent : la formation

Le corollaire nécessaire à ces restructurations était pour lui la formation. Et ce fut l’aventure de l’école des cadres de Doueira. Celle-ci bénéficie de l’expérience accumulée par les écoles de cadres que de LATTRE a fondées à chaque étape de ses commandements, Opme près de Gergovie comme commandant de la 13e région militaire en 1940, Salammbô en Tunisie, Carcan en Languedoc. Sous la férule du commandant QUINCHE, dont l’histoire recoupera celle du Commando de Cluny lors de la bataille d’Alsace, un véritable creuset est mis en place, où doivent fusionner les morceaux brisés délibérément par de LATTRE. Les décisions que le bâtonnier BONDOUX avaient perçues comme inhumaines s’imposent alors comme une nécessité. Ce dernier témoin vit 1 comme “ une révélation ” l’intégration dans les schémas tactiques des situations de rencontre avec des “ partisans ”, lors des manœuvres précédant le débarquement. De LATTRE insistait, au cours des critiques suivant la manœuvre sur l’importance d’intégrer ces forces comme éléments du combat. Ainsi en forgeant l’outil du débarquement, de LATTRE le préparait déjà à l’intégration d’une autre réalité, encore plus hétérogène : le maquis. Aux nombreuses causeries et conférences qui viennent compléter un copieux programme physique, il intègre systématiquement des sujets portant sur la France, la vie sous l’occupation, la Résistance. La mise à contribution de tout nouvel arrivant issu des rangs de cette dernière pour inculquer aux stagiaires son souffle révolutionnaire est significative des préoccupations du général en chef.

Pour lui, ce qui sera l’amalgame avec les forces résistantes est déjà à préparer dans les consciences de ses cadres.

Notes
1.

Bâtonnier BONDOUX op. cit. p. 20.