1-Une relève nécessaire

Les contraintes sont fortes. L’effort énorme demandées aux populations d’Outre-Mer arrive à ses limites, vu les importants prélèvements opérés sur la population mobilisable. Les pertes, en particulier en personnel d’infanterie, sont énormes lors des batailles de Tunisie, d’Elbe et d’Italie. Certains bataillons ont perdu au cours de cette dernière bataille la totalité de leur encadrement. La reconstitution des effectifs, particulièrement en troupe d’infanterie, en vue du débarquement de Provence a largement épuisé les ressources de l’Empire. S’ajoutent à cela les lourdes pertes lors des combats en France. Le général de LATTRE les estime à des pourcentages allant de 30% (Tabors, 4e DMM) à plus de 50% (2e DIM, 9e DIC), la 3e DIA ayant dû renouveler la totalité de son effectif, avec des pertes supérieures à 100%. A cela s’ajoute la nécessité de relever les troupes venues d’Afrique noire, inaptes à affronter l’hiver franc-comtois et alsacien. A la question quantitative des effectifs combattants se superposent les exigences croissantes des Américains en personnels qualifiés pour assurer la logistique nécessaire aux besoins croissants d’une armée aux lignes de ravitaillement de plus en plus étirées.

Volonté politique, exigence morale de faire contribuer la jeunesse de France à la libération de son pays, besoins quantitatifs et qualitatifs en hommes conditionnent donc l’intégration d’hommes venus des forces résistantes.