La préparation réglementaire, jusqu’aux décisions de septembre 1944, hésite entre plusieurs voies. Ces hésitations manifestent que si l’incorporation de combattants issus de la population de la métropole s’impose comme une nécessité, les modes d’intégration en sont délicats à définir. Sans retracer les étapes qui d’août 1943 à août 1944 en précisent progressivement le cadre réglementaire, notons qu’elles balancent entre l’idée d’une mobilisation partielle de classes d’âge et l’appel au volontariat, une troisième variable étant constituée par la mesure de la prise en compte du phénomène FFI. Une mobilisation totale des classes en âge de conscription, parfois évoquée était irréalisable, qualifiée par le général GLAVANY 1 de “ plaisanterie ”, seulement susceptible de créer un “ désordre absolu ”.
Le décret du 20 juin 1944 complété par la DIM 8827/EMG/1 du 22 août 1944 jettent les bases de ce qui deviendra l’amalgame 2 . Le décret, même s’il rappelle formellement que le précédent de mobilisation générale du 1er septembre 1939 est toujours en vigueur, prévoit la possibilité d’un engagement volontaire à partir de 17 ans (art 7). Il précise que les FFI font partie de l’armée régulière et avance même qu’il y entreront en unités constituées (art 9). La DIM du 22 août accentue la part du volontariat et affirme la priorité des volontaires issus des rangs FFI. Elle précise les conditions du maintien d’unités FFI constituées, conservant leur encadrement. Le cadre réglementaire est donc globalement constitué, mais avec une grande prudence. Il ne s’agit pour l’instant que de recompléter des unités existantes. Le mot quasiment magique d’amalgame n’est pas encore prononcé. La massivité du phénomène FFI, la volonté de poursuivre la lutte de beaucoup d’entre eux vont bouleverser ces schémas prudents.
Général GLAVANY, Actes du colloque L’amalgame, p.23.
Cité par le colonel REYNAUD, op. cit. p.10.