CHAPITRE 3 : QUE FAIRE DES FFI INTEGRES ?

Malgré les difficultés observées, l’amalgame s’organise au cours des derniers mois de 1944, bénéficiant de l’élan spontané d’un nombre important d’anciens maquisards. Des dizaines de milliers de FFI sont progressivement incorporés dans des unités répertoriées 1 .

La question de l’utilisation des FFI peut se décliner en cinq points. Le premier concerne la façon dont fut traitée et se résolut la contradiction entre l’importance des besoins en hommes et les contraintes mises à leur intégration. Ensuite apparaît un surprenant brassage des unités, véritable maëlstrom dans lequel beaucoup de FFI ne se reconnurent pas. Une autre dimension initiale de la situation des unités FFI est leur immense misère matérielle, reflet de l’état du pays, mais qui ne contribua pas au rapprochement avec des unités mieux traitées. L’utilisation d’unités FFI dans des missions intérieures, la définition aléatoire de ces missions, l’évolution de leurs rapports avec la population constituent une dimension peu prise en compte mais qui pesa lourdement dans la constitution d’une mémoire collective de la période suivant la Libération. Enfin la façon d’engager les anciens FFI dans les combats classiques de la Bataille d’Alsace et des derniers engagements en Allemagne après le franchissement du Rhin éclaire à la fois les conceptions tactiques présidant à ces engagements et la mémoire souvent douloureuse de beaucoup de survivants de ces combats meurtriers.

Notes
1.

Pour la seule Région D du colonel MONOD, sur 22000 FFI en armes à la Libération, 14000 s’engagèrent. AN 72AJ114.