Selon l’exposé adressé au général commandant les FFO par le colonel ADELINE le 1er janvier 1945 1 , ces forces auraient dû disposer de moyens très supérieurs à ce qui leur échut finalement. C’est tout du moins ce que pouvait leur laisser espérer la déclaration du 18 septembre 1944 faite au PC des troupes par le général de GAULLE, au nom du gouvernement de la République. Selon le colonel, ce dernier aurait fait part de sa volonté de transformer ces troupes hétéroclites “ en formations de type régulier ”, en ajoutant que ‘“ de cette organisation dépendraient les attributions d’armes et d’effets d’équipement qui leur faisait défaut ”’. Le colonel ne peut que constater, trois mois et demi plus tard, qu’il n’en fut rien, que la réalisation de la première condition n’avait eu aucun effet sur les dotations. Les conditions matérielles vont de pair avec un grave sous-équipement en matière d’armement. Avec seulement 38 canons, les FFO ‘“ tiennent en respect un ennemi qui dispose d’un matériel de guerre considérable et ceci dans des conditions matérielles absolument déplorables ”’. Il est certain que l’équilibre est en partie rétabli par la position d’assiégeant et surtout par un haut niveau moral face à des troupes désabusées. Il n’empêche que malgré leur “ entrain ” et leur “ bonne humeur ”, ces troupes peuvent légitimement avoir le sentiment d’être laissées pour compte par un pays dont les yeux sont tournés vers la guerre en Alsace.
SHAT 6P2.