2- Fanions et insigne

Pour identifier la nouvelle unité, ses services techniques conçurent une pièce en arc de cercle, à fond noir, liseré et lettres dorées portant “ Bon de CHOC 4 ” porté à l’épaule, par dessus l’écusson “ Bataillon de Cluny ” arboré depuis septembre. Il avait fallu l’accord du général en chef pour que cette référence soit préservée. Il fallait aussi un insigne au bataillon. Le thème de la clef figure à la fois sur les armes de l’abbaye de Cluny et sur celles de la ville 1 . Le choix, rapporté d’une permission par un envoyé de BAZOT, reprit le thème, avec deux clefs adossées. Si les clefs de Saint-Pierre s’imposaient sur les armes d’une abbaye née sous l’autorité papale et dont plusieurs abbés occupèrent le siège romain, leur sens sur une insigne de bataillon de choc reste mystérieux et ouvre à des interprétations aussi diverses que plaisantes 2 .

N’ayant pas droit au drapeau régimentaire, le bataillon fut doté d’un fanion en fait de dimension identique, portant devise et écusson. Chaque compagnie se vit doter d’un fanion, avec au recto son numéro, au verso le nom d’un héros de la résistance de Saône-et-Loire.

Déjà fortement distingué par cette préservation de son identité initiale, le bataillon allait bénéficier d’un privilège supplémentaire annoncé par QUINCHE lui-même lors d’une réception organisée pour lui par l’encadrement du bataillon pendant le séjour à l’Ecole des Cadres de Rouffach. A la fin du repas, il annonça que le fanion du bataillon lui serait remis lors d’une prise d’armes, le 25 mars, par l’épouse du général en chef et que celle-ci en deviendrait la marraine. Les liens de reconnaissance nés en 1943, sur une prairie des bords de Saône, trouvaient leur formulation solennelle. Ils perdurent avec la même intensité, 54 ans plus tard.

Notes
1.

Les armes de l’abbaye comportent deux clefs croisées, avec une épée dressée en pal, alors que sur celles de la ville ne figure qu’une clef.

2.

Parmi celles-ci, propagée par Albert BARTHELEMY et reprise par Victor LOIZILLON, celle selon laquelle l’envoyé très spécial de BAZOT à Cluny pour se renseigner, en aurait profité “ pour s’offrir une “foire carabinée” ” et que de ses souvenir embrumés serait sortie un solution intermédiaire. LOIZILLON, p.214.