PARTIE IV
UN TERRAIN FAVORABLE A UNE VERITABLE REPRESSION CONTRE DES RESISTANTS

INTRODUCTION

Si la chronique familière des années suivant la Libération fit état des procès de collaborateurs ou de profiteurs de marché noir, la part réservée aux procès de résistants fut, surtout jusqu’en 1947, plutôt modeste. Par ailleurs, son traitement fit apparaître de sérieuses différences d’appréciation, de la part d’organes ou d’auteurs qui tous tressaient des lauriers à la Résistance.

C’est dire que le phénomène, qu’il porte sur des faits liés au combat libérateur ou lui succédant immédiatement, entre en télescopage avec une conjoncture politique dont nous venons de voir que précisément elle intègre une défaite politique de certains acteurs de ce combat.

Ces procès ont été depuis largement effacés de la mémoire de la période. En dehors de figures emblématiques comme Georges GUINGOUIN, ils ont peu suscité la curiosité des historiens. Il convient donc, au sein d’un espace limité comme celui de la région Bourgogne, d’en restituer la réalité. Cela permettra d’esquisser une réflexion sur ce qu’ils révèlent de ce qu’y fut la Résistance comme de la nature du processus de rétablissement d’un ordre légitime. Il sera alors possible de s’interroger sur les formes de mémoires constituées autour de cette dimension difficile et douloureuse de l’héritage résistant.