1-L’attitude des forces de police et de gendarmerie

1-1- Dès le 20 mai 1943, PHILIPPOT se trouve en délicatesse avec la gendarmerie et la police.

1-1- Dès le 20 mai 1943, PHILIPPOT se trouve en délicatesse avec la gendarmerie et la police. En compagnie de trois autres membres du maquis Vauban, DERY, CHAUSSENOT et BELNOT, tous armés, il est arrêté par la gendarmerie de Briennon petite ville de l’Yonne dont la sucrerie qui traite les betteraves à sucre vient de faire l’objet d’une réquisition. D’après le témoignage de PHILIPPOT, ce serait un autre groupe du Vauban qui aurait réalisé le coup. Toujours est-il qu’il sont arrêtés, remis au redoutable commissaire GREGOIRE d’Auxerre et déférés devant le Tribunal correctionnel de la ville. Intervient alors une circonstance étrange : alors que le commissaire GREGOIRE veut tous les remettre aux Allemands, l’inspecteur BONTE, de Dijon, transforme l’accusation en simple vol d’essence. De ce fait, les inculpés ne sont condamnés qu’à une amende. Alors que ses trois compagnons sont libérés, PHILIPPOT, qui est réfractaire au STO est remis aux Allemands, destiné à être déporté. C’est au cours de son transfert à Dijon qu’il peut échapper aux Feldwebels qui le convoient, le 29 mai, et parvient à rejoindre le maquis le 30. Si BELNOT, fusillé par les Allemands le 14 juillet 1944 ne put le faire, ses deux autres compagnons, CHAUSSENOT, devenu en 1948 brigadier de police à Paris et DERY confirmèrent les grandes lignes de ce récit. Reste la question que soulève l’attitude de la gendarmerie et de la police en ce printemps 1943, alors que le maquis Vauban, par ses sabotages, sa collaboration avec les cheminots de Migennes, constitue une cible majeure pour ceux qui sont chargés de la répression contre les maquis. La seule hypothèse qui vaille est celle d’une certaine prudence, dictée par une situation qui voit la possibilité d’une victoire allemande s’éloigner, de la part de gens cherchant à se couvrir, tentative vaine pour BONTE, condamné à mort par la Cour de Justice du Rhône pour d’autres actions. L’affaire du sucre de Briennon ne disparaît d’ailleurs pas, puisqu’elle refait surface dans l’acte d’accusation du procès de Nancy, ce qui suscite l’ire d’Emile PROUDHON exprimée dans une lettre envoyée le 1er novembre 1948 au Comité PHILIPPOT. Il argue de ses titres, lieutenant FFI homologué, responsable départemental aux opérations FTPF de novembre 1942 à la Libération, Croix de guerre avec vermeil, citation au corps d’armée et Médaille de la Résistance avec rosette ainsi que de ceux du commandant GRILLOT, vice-président de la Commission d’homologation de la 7e Région militaire et se réclame des ordres donnés pour dénoncer le traitement particulier réservé à PHILIPPOT, alors que ses compagnons furent reconnus et décorés et que lui est “ qualifié de voleur pour les besoins d’une odieuse machination ”.