3-Prisonnier, déporté

Au bout de 11 jours de traque policière, SERAUT est finalement arrêté, conduit à la prison d’Auxerre où il subit des interrogatoires musclés. Transféré le 31 octobre à Dijon, interrogé le 6 novembre par le Juge d’Instruction de Chalon-sur-Saône qui avait quelques mois plus tôt lancé dans la presse de Saône-et-Loire un appel à la délation pour SERAUT et GRILLE, avec photographie à l’appui (voir annexe N°66), puis par le tristement célèbre commissaire MARSAC, il est finalement remis aux autorités allemandes le 9 novembre. Alors ce garçon de 17 ans doit affronter interrogatoires, cohabitation en cellule avec un “ mouton ” et confrontation avec son ancien chef départemental. Il rencontre Aimé SPITZ, ancien journaliste, arrêté lors d’un passage de la ligne de démarcation au cours d’une mission de renseignement et qui vécut toutes les étapes suivies par Robert SERAUT jusqu’à sa libération, ce qui lui permettra de témoigner en sa faveur. Le 15 juin 1943, SERAUT est transféré au Fort de Romainville, puis, le 14 juillet, déporté au camp du Struthof où il découvre l’univers concentrationnaire. Le 4 septembre 1944, le camp est évacué, devant l’avance des armées libératrices. C’est alors le transfert à Dachau, puis, 8 jours plus tard, au commando d’Allach, à 11 km de camp principal. En novembre, il est muté au camp de Blaibach et le 25 avril 1945, c’est l’évacuation, les survivants précipités sur des routes encore enneigées du Tyrol autrichien. Avec six camarades, il parvient à échapper à l’attention des SS et, rebroussant chemin, vient à la rencontre des unités de la Ière Armée française. C’est finalement le 15 mai 1945 qu’il retrouve ses parents, restés sans nouvelles de lui depuis 30 mois.