4-A nouveau militant

Dès son retour, Robert SERAUT se plonge dans une activité politique intense. Comme beaucoup de déportés, il est utilisé par de nombreuses organisations contrôlées par le PCF. En effet, non content de reprendre ses activités au sein du parti, il adhère à l’UJRF et y exerce les fonctions de secrétaire de la section chalonnaise, au SPF, à l’ARAC, à la CGT, aux amis de France-URSS, à l’association des déportés politiques dont il est membre du jury d’honneur, enfin au mouvement de la Renaissance française. Son cas est significatif d’une double volonté du PCF de mettre en avant les déportés survivants, jouant ainsi sur leur image de martyrs, et de multiplier la présence de militants dans les organisations ouvertes aux non communistes. Si le premier aspect n’est pas sans poser des problèmes aux cadres résistants non-déportés (ce fut le cas d’ASMUS, secrétaire fédéral de Côte d’Or), le second permet de s’interroger sur la capacité du PCF de faire des organisations périphériques de véritables points d’appui pour une mise sous contrôle de l’opinion. La démultiplication des appartenances comme celles de SERAUT, et donc des tâches afférentes, ne permettait pas d’aller bien au-delà d’un contrôle bureaucratique des organisations en question. Si celui-ci permettait d’exercer une police politique interne, il ne pouvait à l’égard de l’extérieur que donner, au-delà de l’espace politique des militants, une image désastreuse du PCF et expliquer l’éloignement de tant de ceux qui furent de proches compagnons au temps de la Résistance ou des premiers temps de la Libération et s’engagèrent dans des organisations ou mouvements comme le FN, les FTP et l’UFF.