3-Face à la justice

Si l’épisode judiciaire de 1945 n’a pas, vu sa brièveté, laissé grande trace dans les mémoires, celui de 1948 a donné lieu à des actions de soutien, vigoureusement revendiquées aujourd’hui par les acteurs survivants, en particulier Camille VAILLOT.

La défense de BAR prend trois formes. Elle est d’abord le fait d’individus qui viennent lui manifester leur amitié, là où il est. A la prison de Mâcon, il reçoit les manifestations de soutien de résistants locaux. Après son transfert à Besançon, Camille VAILLOT et Léon ALLAIN font le déplacement pour organiser le soutien local. Le relais est pris par la presse communiste qui enchaîne les communiqués. Enfin quelques meetings sont organisés par le comité de soutien qui s’est constitué, débordant largement les organisations influencées par le PCF, puisqu’on y retrouve la SFIO, la CGT-FO, les anciens des FFL. C’est singulièrement à Besançon que le principal meeting a lieu, réunissant 3 000 personnes. Sur le plan national, France d’abord relaie ces initiatives, intégrant la campagne pour BAR dans l’action d’ensemble en faveur des “ patriotes emprisonnés ”. Prévaut aujourd’hui le sentiment que dans cette affaire, l’appareil du PCF ne s’est pas particulièrement activé, et que pour lui BAR faisait partie de gens peu défendables. BAR lui-même en conçoit de l’amertume et fait dès lors partie de ces militants d’avant-guerre et du maquis qui restent en marge du dispositif communiste. Louis WALCZAK comme Camille VAILLOT convergent pour témoigner de son amertume et de son isolement délibéré à l’égard de l’appareil du PCF, après 1948. Seuls restèrent les liens d’amitié avec quelques-uns, proscrits comme Antoine TISSIER, hommes en marge comme Louis WALCZAK ou esprits indépendants comme Camille VAILLOT.