1-Des cas pris en compte tardivement

L’affaire jugée en novembre 1948 n’apparaît publiquement qu’au cours de l’été 1948, particulièrement dans France d’abord dont nous avons déjà constaté l’investissement progressif dans la défense des résistants emprisonnés. L’organe des anciens FTP, dans le cadre d’une défense globale, aborde en réalité les situations particulières au fur et à mesure de leur traduction judiciaire. Ainsi, l’année 1948 voit successivement ce journal prendre en compte les cas de J.P. KABACINSKI en février, puis en mars celui du groupe d’accusés autour de FLAMAND-MARIUS et ROSSI-JULOT, les cas de PHILIPPOT et BAR, associés aux demandes de libération des précédents occupent l’été et c’est seulement en août qu’apparaît l’affaire côte-d’orienne avec l’annonce de la mise en liberté provisoire d’EXBRAYAT par la Chambre de mise en accusation de Dijon 2 . Cette mesure étant refusée à ROUSSEAU, celui-ci entame alors une grève de la faim. Il faudra qu’il soit hospitalisé au bout de quinze jours pour qu’il se résigne à interrompre ce geste désespéré. Dans une adresse au Président du Conseil, datée du 11 août 3 , celui-ci avait proclamé sa volonté de la tenir ‘“ jusqu'à ce qu’une décision juste et honorable soit prise à notre égard ou jusqu’à la mort que nous n’avons pas crainte face à l’ennemi… ”’. L’affaire ROUSSEAU prend alors une place importante dans l’hebdomadaire, avec un article à la une dès le 2 septembre. C’est par une incidente que les lecteurs peuvent découvrir que ROUSSEAU et EXBRAYAT sont incarcérés depuis dix-huit mois, époque où ces faits étaient passés inaperçus.

Notes
2.

France d’Abord n°262. 7 août 1948.

3.

Idem n°264. 19 août 1948.