PARTIE V
UNE DEFAITE POLITIQUE RAPIDE, DETERMINANTE DANS LA CONSTRUCTION DE LA MEMOIRE RESISTANTE

INTRODUCTION

Alors qu’ils sont volontiers, surtout en début de séquence, mis dans la position de héros et de vainqueurs, des résistants apparaissent donc sous le jour bien différent de vaincus.

Cette défaite multiforme les place en position de décalage, d’hétérogénéité par rapport aux courants dominants de l’opinion. Celle-ci qui ne pesa pas ou si peu sur les événements de 1940 à 1944 retrouve son poids dès lors qu’un système représentatif et parlementaire est restauré. Il importe donc de s’interroger sur la façon dont s’opéra ce décalage.

Le PCF, dont on a rencontré tout au long de l’étude les militants, les cadres, les choix politiques, occupe de toute évidence une place décisive dans les processus politique de la période considérée. Alors qu’il est porteur d’un discours radicalement transformateur, il convient de poser la question du rôle qu’il joua dans la brutale confrontation politique analysée. L’hypothèse en apparence iconoclaste de la dimension conservatrice de ses choix mérite alors d’être prise en compte.

Il sera finalement possible de s’interroger sur la façon dont tout cela put être intégré, est aujourd’hui intégré, dans les formes de mémoire individuelle et collective, d’étudier comment les traces matérielles, les rituels commémoratifs expriment cette défaite.