II-LES ASSOCIATIONS, SIGNE D’UNE DEFAITE POLITIQUE, ENJEUX DES FRACTURES IDEOLOGIQUES, VERS LEUR FIN ?

Au plan national, le monde résistant est structuré en deux grandes associations, l’ANACR (Association nationale des Anciens Combattants de la Résistance), issue de l’Association des Anciens FFI et FTP et l’Association nationale des CVR (Combattants Volontaires de la Résistance). Adoptant l’une comme l’autre une appellation semblant revendiquer une représentation de la totalité des résistants, elles sont nées de la grande fracture géopolitique et idéologique de la guerre froide, tout en prolongeant la bipolarité gaulliste et communiste des temps de résistance. En ce sens elles furent les supports majeurs de la double mythologie dont on a pu observer le rôle de substitut qu’elle joua.

Localement, si ce duopole est largement prédominant, des réalités plus complexes se manifestent au travers d’associations qui échappent à ce dispositif organisationnel. Elles sont en grande partie le prolongement de données internes au combat résistant et aux circonstances de l’immédiat après-guerre. Deux exemples sont significatifs de cette réalité : l’Amicale des Anciens FTP du groupement Cher et Nièvre et Anciens Volontaires du 3e Bataillon du 1er Régiment du Morvan, revendiquant l’héritage de Roland CHAMPENIER, et l’ANACR de Saône-et-Loire qui présente la singularité d’avoir une direction politiquement très ouverte.