SOURCES ORALES

  1. Sans reprendre les développements consacrés à l’intérêt de ces sources en introduction, il convient, avant d’en établir la liste, de rappeler leur apport déterminant dans le traitement de maints aspects de cette recherche.
  2. Cet apport se décline en trois dimensions :
  3. Il permet, en certaines situations, de mettre en vis-à-vis des informations issues des archives écrites ce que la mémoire des acteurs a retenu. Un exemple éclairant illustre cette hypothèse. Les grèves de mineurs de 1948, vues au seul crible des archives syndicales, policières ou journalistiques apparaissent sous un jour particulièrement appauvri par rapport à l’apport très riche d’un dialogue prolongé avec les encore nombreux survivants de l’événement.
  4. De façon générale, il constitue un poids d’humanité qu’aucun texte ne peut apporter. L’interlocuteur n’est pas seulement un réceptacle de souvenirs dans lequel l’historien viendrait puiser. Il est l’expression d’un vécu, d’un perçu. Cette perception, ainsi que l’introduction a tenté de le montrer devient alors un objet historique, riche de signification sur l’état des consciences chez les résistants dans les années suivant la Libération.
  5. Enfin, c’est à une mémoire en travail que l’entretien permet de confronter la réalité. Les différentes formes de mémoire éclairent le choc entre ce dont certains résistants étaient porteurs et la dure réalité des processus politiques.
  6. Sans ceux dont les noms suivent, sans leur disponibilité, cette recherche n’aurait pu être ce qu’elle est. Au-delà de celle-ci, ont été noués des liens personnels d’une grande richesse. A ce titre aussi, la confrontation entre acteurs et historien est d’un apport irremplaçable.
  7. Paulette ASMUS (Dijon) : deux entretiens d’environ deux heures chacun, le 1er février 1997 et le 3 avril 1998. Veuve de Marcel ASMUS, cadre régional du FN et du PCF avant son exclusion. Compagne de tous ses combats depuis 1943, elle est à la fois une gardienne vigilante d’une mémoire douloureuse de proscrits et un témoin précis et minutieux de la vie politique de Côte-d’Or.
  8. Maurice AULOIS, (Lux, près de Chalon-sur-Saône) : membre de Combat, arrêté par la police française le 11 janvier 1944, déporté du “ Convoi des tatoués ”. Se retrouva en 1946, cité comme témoin à charge dans un procès de collaboration, face au juge qui l’avait condamné avant de le livrer aux Allemands. Etant mon voisin, il a pu m’aider, en un dialogue quasi quotidien, à cerner tant que faire se peut l’immense déception ressentie au retour, après l’euphorie initiale.
  9. Aimé BAR, fils d’Antoine BAR-Le BARBU, (Pouilloux, village proche de Montceau-les-Mines). Entretiens des 8 avril 1998 et 4 juin 1998, le second en présence de Camille VAILLOT, ami de son père. Il appartient à ces fils de proscrits du PCF qui cultivent et protègent l’image du père face à toutes les entreprises de calomnie. A vécu enfant la déportation de sa mère et la plongée de son père dans la clandestinité, pour lui-même le placement à l’Hospice Sainte-Marie de Chalon. Il restitue avec précision et vigueur les difficultés de son père comme les moments forts de la lutte sociale sur le bassin minier.
  10. Raymond BARRAULT- Jean ROCHE, (Matour) : Entretien en tête à tête, le 30 juin 1967. Propulsé en février 1944 à la tête des MUR et de l’AS de Montceau-les-Mines à la suite de la chute de leur fondateur VAIRON. Peu disert sur la période suivant la Libération, il exprime néanmoins avec amertume le sentiment de ne pas avoir été traité comme il estimait le mériter. Il exerce aujourd’hui avec quelques compagnons une vigilante surveillance sur ce qu’écrivent les historiens à propos de la Résistance locale et n’hésite pas à les tancer vertement et publiquement en cas de désaccord.
  11. Marcel BARBOT (Nevers) : Rencontré le 18 septembre 1997, décédé depuis. Ce fut un personnage considérable, au sein de la Résistance, au sein du PCF, comme député-maire de Nevers après la Libération. Très âgé, très fatigué, mais très lucide, il exprimait avec un certain détachement, non sans laisser poindre quelque amertume et le sentiment d’avoir été oublié. L’extrême modestie de son appartement donnait à cela un écho étrange, chez celui auquel les Neversois de sa génération vouent, très au-delà de sa famille politique, un réel attachement.
  12. Max BASSET (Brienne, près de Tournus) : Entretien du 23 juillet 1999. Issu d’une famille à l’histoire singulière (voir note de bas de page ), entré à 17 ans dans les FTP, Max BASSET a vécu l’intégration à l’armée régulière au sein d’une unité logistique au service de l’armée américaine. Il témoigne aujourd’hui, avec un certain amusement, de la double méfiance manifestée à son égard, du fait de sa nationalité et de sa présupposée dangerosité politique.
  13. André BENAS (Mâcon) : Entretien du 11 juillet 1999. Jeune FTP issu du scoutisme, il a vécu l’aventure du 4e Choc comme simple soldat. Il appartient aujourd’hui à la fois à l’ANACR et à l’Amicale du 4e Choc. Percevant ses engagements successifs en cohérence logique avec ses convictions philosophiques, il estime que l’après-guerre ne fut pas ce qu’en aurait attendu.
  14. Daniel BENOIT (Paris) : Entretien du 37 octobre 1998 (4 heures en tête-à-tête). Celui qui fut un éphémère secrétaire d’Etat du second ministère MAUROY appartint à la Résistance nivernaise, au sein du dispositif du maquis LOUIS, comme chirurgien. Leader de la SFIO départementale, maire de Luzy puis de Nevers, il vécut l’implantation puis l’ascension de François MITTERRAND. Il porte sur cette période un regard très critique, estime s’être “ fait avoir ” par le futur président de la République, au détriment des héritages résistants et progressistes.
  15. Roger BERNIGAUD (Mâcon) : Ancien du groupe-franc Les Ravageurs fondé par Gérard GENEVES. Président du comité mâconnais de l’ANACR, veillant scrupuleusement à sa neutralité politique, il est aussi, depuis les ennuis de santé puis le décès de Marcel VITTE l’ordonnateur de l’étape consacrée à son ancien chef au sein du cycle mâconnais des cérémonies du premier dimanche de juillet. En toutes ces activités, il déploie une bonhomie souriante et chaleureuse. Entretiens multiples à l’occasion de cérémonies commémoratives.
  16. Maurice BERTRAND- CLOVIS (Genouilly en Côte chalonnaise) : Entretiens le 12 août 1998 et 24 mars 1999, plus de nombreuses rencontres lors de cérémonies. Il appartient à la petite paysannerie de la région farouchement attachée aux valeurs républicaines. Plein d’humour, à l’instar de son épouse, il porte un regard chaleureux sur ceux qu’il a côtoyé au maquis puis dans ses pérégrinations au cours des mois de fin de guerre. Du maquis à l’ANACR aujourd’hui, en passant par sa compagnie dans les batailles des poches de l’Atlantique, sa familiarité avec les chiffres a fait de lui un comptable, un chargé de l’ordinaire, un trésorier.
  17. Antoine BOUILLOT (Saint Huruge, près du Creusot) : Rencontré au cours d’une commémoration le 23 mai 1998. N’a pu être revu suite à la dégradation de son état de santé. Il appartenait au groupe de résistants venus du bassin minier au maquis de Cru, près de Cluny, relevant du dispositif de TIBURCE. Son témoignage éclaire les circonstances de l’arrive de DOUSSOT au maquis et les difficultés qu’elle suscita.
  18. Daniel BOUTAVANT (Le Creusot) : Entretiens des 28 mars 1998 et 26 septembre 1998, en présence de son épouse, fille de Charles TUSSEAU, agriculteur de Bissy-sur-Fley, homme de haute stature intellectuelle qui exerça sur les jeunes maquisards du lieu une sorte de magistère et une forte influence. Fils du député Rémy BOUTAVANT, Daniel fut instituteur comme son père. Après avoir été un cadre du PCF il est aujourd’hui dans une position en marge. Ses propos sur l’histoire de son père comme sur ses rapports avec les gens du bassin minier sont éclairants sur les relations souvent complexes entre élus et permanents et confirment les analyses au sujet de la prégnance de la tradition anarcho-syndicaliste chez des montcelliens dont il se méfie quelque peu, tant il les perçoit comme incontrôlables.
  19. Jean BRENOT- FACTEUR (Montceau-les-Mines) : Entretiens des 23 mai 1997 et 1998. Facteur de son état, ancien combattant de 1939-1940, il fut le commandant de fait du grand camp FTP Jean PIERSON, adjoint du commandant LECOEUR de l’EM FTP. Il est aujourd’hui le seul survivant de cet EM. Combinant le souci de l’efficacité militaire et l’esprit maquisard, il est un témoin privilégié pur évaluer cette réalité complexe que fut le maquis. Il manifeste beaucoup de scepticisme sur la possibilité de pérenniser la mémoire résistante après la disparition physique des acteurs de ce combat.
  20. Marcel CHAUVILLE (Chalon-sur-Saône) : Entretien du 23 mars 1998. Ouvrier à la brasserie de Chalon avant et après la guerre, prisonnier évadé, appartient à l’appareil politique du PCF après son retour. Interrogé à propos d’éliminations ou de disparitions, il manifeste sans la moindre réserve la nécessité pour le PCF de se débarrasser d’éléments indisciplinés comme GRILLE ainsi que l’absence de regrets pour la disparition au combat de certains d’entre eux comme LEROY.
  21. Guy CHEVALIER (Semur-en-Auxois) : Entretien du 28 janvier 1998 et courrier du 24 novembre 1997. Jeune instituteur, il appartient au maquis Henri BOURGOGNE, lié aux services anglais. Il a connu Emile PHILIPPOT et fit partie des témoins à charge contre celui-ci. De façon révélatrice, son témoignage occulte la période résistante de PHILIPPOT, ne considérant que les mois de dérive.
  22. Jean CLERC (Frangy, près de Louhans) : Entretien du 24 mars 1998, en présence de son épouse. Sédentaire au temps de la Résistance, il s’engagea pour la durée de la guerre au sein du 2eBCP. Il a douloureusement vécu les épisodes de la guerre où le bataillon fut engagé dans des circonstances difficiles, notamment au couvent d’Olenberg. Pour lui, les FFI furent sacrifiés aux exigences des choix stratégiques des commandements et aux conceptions dépassées de cadres issus de l’armée d’armistice. Il a mal vécu le retour à la vie civile et estime que rien ne fut fait pour aider à la réinsertion professionnelle des anciens résistants. Il appartint de longues années des fonctions dirigeantes à l’amicale du bataillon.
  23. Simo CONSTANTINO- CASTAGNE (Saint-Julien-du-Sault, près de Joigny) : Entretien du 27 mai 1997. Cet ancien de la colonne DURUTTI, devenu chef d’entreprise apporte un éclairage original, sur les désordres au sein des FTP de l’Yonne, dont les échos se manifestèrent à la Libération. Chaleureux et modeste, il est d’une grande méfiance à l’égard d’appareils organisationnels dont il a pu, de l’Espagne à l’Yonne observer, parfois subir, les manœuvres.
  24. Marcelle DENIS- MINETTE (MIMEURE, près d’Arnay-le-Duc) : Entretiens les 20 janvier 1995, 16 avril 1996 et 21 novembre 1996 et rencontres lors de réunions de l’Association pour la Recherche sur l’Occupation et la Résistance dans le Morvan (ARORM) fondée par Jean-René SURRATEAU. Dotée d’un fort caractère, issue d’une histoire dont on a pu percevoir la richesse, elle associe aujourd’hui une fidélité sans faille à ses convictions communistes et une exigence absolue de vérité. Cela la met parfois en difficulté, notamment au sein de l’association précitée, dont les dirigeants actuels tendent à propager selon elle une image déformée et mythifiée de la Résistance.
  25. Georges DEREPAS -MEMETTE (L’Abergement-Sainte-Colombe, près de Chalon) : Entretien du 22 mai 1995 et contacts multiples. Il fut un témoin précieux par son récit de la tentative d’élimination de François FLAMAND et par son rôle d’entregent avec des témoins ayant vécu dans la zone contrôlée par ce dernier, a priori très réticents à accepter un entretien.
  26. Louis ESCANDE (Mâcon) : Aujourd’hui disparu, il me reçut les 4 et 25 janvier 1945 et 5 avril 1995. Témoin clef au sujet de la transition politique en Saône-et-Loire, alors un des derniers survivants du CDL et de la crise du socialisme dans le département, il adoptait une position de défense sans concession de son parcours politique.
  27. François FLAMAND- MARIUS (Beaune) : Entretiens des 17 décembre 1994, 3 mars 1995 et 16 février 1996. Rencontré en compagnie de sa seconde épouse, son ancien agent de liaison. Celle-ci restait manifestement dans un rapport de fascination pour le chef de guerre qu’il avait été. D’abord extrêmement méfiant, tant il estimait peu les historiens, il fut ensuite un interlocuteur à la fois passionnant et difficile, passionnant par la figure qu’il constituait, difficile par la défense intransigeante de celle-ci.
  28. Guy GAULTIER (Chalon) : Originaire du Sud-Ouest, ancien du maquis de Vabre et de la colonne SCHNEIDER. Entretiens des 22 mai 1998, 1er septembre 1998 et 14 mai 1999. Il fut un témoin précieux et précis sur les circonstances de l’arrivée de la colonne en Saône-et-Loire, permettant une utile confrontation avec les écrits de SCHNEIDER comme avec les communications de DURENQUE au colloque sur l’amalgame. De même, son témoignage sur les conditions de l’engagement des anciens FFI dans la bataille d’Alsace recoupent largement ce qui a pu être observé, concernant d’autres unités que celles issues de Bourgogne, dans le fonds GAMBIEZ du SHAT.
  29. André JARROT- GOUJON (Lux, près de Chalon) : Entretiens fugitifs, lors de cérémonies ou conférences locales. Il est un des rares “ grands hommes ” de mes interlocuteurs. Très peu disert sur ses activités d’après la guerre, notamment au sein du RPF, il est surtout le témoignage vivant d’une certaine forme de mémorialisation de ce qui fut et de l’effacement progressif des fractures intervenues entre ANACR et CVR.
  30. Roger JOLY (Montceau-les-Mines) : Entretien du 20 octobre 1999 et de nombreuses conversations, au milieu d’anciens de la mine. Mineur, jeune FTP du camp Jean PIERSON puis engagé au 5e régiment de Dragons. Il continue de tenir, avec son épouse un café sis tout près de l’ancienne maison du syndicat des mineurs, là où vint JAURES en 1912. S’il n’y a plus de mineurs en activité, son café reste un haut lieu de ce qui survit de ce monde appartenant au passé. Il constitue une véritable mémoire vivante de la mine et de la ville. Son témoignage est déterminant pour percevoir comment battait le cœur de ce peuple très singulier qu’est celui des mineurs de Montceau.
  31. Claudette JOUY (Tournus) : Entretien du 19 mai 1999. A vingt ans, elle fut agent de liaison d’un chef de maquis FTP avant d’être attachée à l’EM de la Rochette. A la Libération elle est affectée au commandant LECOEUR et le suit au sein du 1er bataillon de Saône-et-Loire garder la frontière suisse jusqu’en janvier 1945. Son témoignage est précieux pour identifier une forme de mémoire que j’ai pu qualifier d’apaisée, teintée d’humour, y compris sur les moments les plus risqués de ses missions.
  32. Elsof LEROY (Saint-Marcel) : Entretiens des 2 octobre 1996 et 4 mai 1998. Fils d’Elsof LEROY dont il a repris le prénom. Ce père fut abattu en 1942 par des gendarmes français après avoir été un des fondateurs de l’OS en pays minier. Sa mère fut déportée à Ravensbrück, lui-même placé à l’Hospice Sainte-Marie de Chalon où il retrouva Aimé BAR. Il témoigne de la façon dont sa mère, Mme BAR et lui-même, furent mis en avant dans le cérémonial développé par le PCF après la guerre. Selon lui, elle rechigna de plus en plus à revêtir sa tenue de déportée lors de manifestations, avant de s’éloigner progressivement de ce parti.
  33. Robert LOFFROY (Guerchy, Yonne) : Entretiens des 16 octobre, 12 et 18 décembre 1996, le deuxième en présence de Roger PRUNOT. Petit agriculteur, après la guerre animateur du MODEF icaunais, resté, au contraire de la grande majorité des témoins communistes, parfaitement orthodoxe. Rigoureux, sinon rigoriste, il refuse toute accommodation avec les figures complexes comme Charles GUY. Ce fut un témoin de grand intérêt puisque son parcours le plaça en des dispositifs divers (FN, PCF, FTPF, MP, Armée régulière), à des postes d’encadrement. Il garde une certaine amertume pour la façon dont les anciens FTP furent traités en de nombreuses circonstances et sur la difficulté de les intégrer à une mémoire nationale.
  34. Chantal LOIZILLON- PLUMETTE (Parcieux près de Trévoux) : Entretiens 14 juin 1998, 11 septembre 1998 et 11 août 1999, partiellement en tête-à-tête, partiellement avec son mari, Victor LOIZILLON. Jeune sœur de Claude ROCHAT, celle qui fut une intrépide agent de liaison du maquis, une active assistante sociale de celui-ci puis du futur 4e Choc, est aujourd’hui une interlocutrice chaleureuse, sans le moindre détour, ne cherchant à minorer pas plus qu’à majorer le rôle de tous ceux qu’elle a connu, friande d’anecdotes riches de vie et de sens.
  35. Victor LOIZILLON (Parcieux) : mêmes dates d’entretiens. Après la dure expérience du maquis puis de la Ière Armée, il fit une brillante carrière militaire, accédant au grade de général et à l’enseignement à l’Ecole de Guerre. Tout aussi accueillant que son épouse, il porte un regard chaleureux sur les hommes, parfois nuancé d’un humour caustique, et distancié sur les événements. Il manifeste un certain scepticisme sur la possibilité de transmission d’une mémoire et estime qu’il revient à chaque génération de trouver les réponses aux situations qu’elle affronte. Seuls valent alors quelques référents fondamentaux forts éloignés d’une conception répétitive de l’histoire comme d’une présentation mythifiée de ce qui fut.
  36. Jean LONGHI- GRANDJEAN ( Saint-Martin-du-Puy, Morvan) : Entretien du 25 novembre 1995. Cet ancien de la guerre d’Espagne où il appartint à la direction d’une usine d’aviation à Albacette, membre du FN et du PC, arrive dans le Morvan en mars 1942, depuis la région parisienne en compagnie de Paul Bernard. Il fonde avec ce dernier le maquis CAMILLE, pseudo de ce celui-ci. LONGHI est en 1944, responsable départemental des maquis FFI. Il bénéficia d’un des tous premiers parachutages d’armes en France, fin 1942, destiné en fait à l’appareil parisien du PCF. Il fut un interlocuteur prudent et habile, restant très réservé sur tout ce qui concerne les rapports entre les différents dispositifs relevant de la mouvance communiste.
  37. Paul MATRIOLET- LE VENGEUR ou LA RIPETTE (Guérigny, Nièvre) : Entretiens des 18 juillet 1997, 24 février 1999, 12 mai 1999. Né en 1902, il est de loin le plus âgé de mes témoins. Il a traversé, à partir de 1920, la plupart des événements du siècle. Il campe à 98 ans un personnage étonnant, fier d’avoir tué son dernier sanglier en 1998, “ sans lunettes ”, arc-bouté à une fidélité sans faille à la figure de Roland CHAMPENIER et à la référence politique “ bolchevique, jusqu’en 1917 ”, date dont il considère qu’elle amorce ce qui mena au stalinisme.
  38. Emile MICHAUDET (Saint Martin-en-Bresse) : entretien du 22 mai 1995. A vécu enfant dans une ferme située au cœur de la zone contrôlée par FLAMAND-MARIUS. Bien que sa famille n’en ait pas spécialement souffert, il propage une image unilatéralement noire du personnage et de ses hommes, ne voyant que les formes de pouvoir exercé, effaçant totalement la contribution au combat libérateur.
  39. Henri MONDANGE (Mâcon) : Entretiens des 27 juin 1994 et 11 décembre 1998. Jeune ouvrier de Cluny, précocement engagé au maquis, il a vécu l’épisode DOUSSOT du maquis de Cru, l’épopée du 4eChoc et les guerres coloniales. Membre des CVR, ancien dirigeant de l’amicale du 4eChoc, il se veut le gardien de l’image d’une Résistance des gens modestes, issus d’un même monde et d’un même lieu et exprime une grande méfiance à l’égard des appareils, tout particulièrement celui du PCF. Son témoignage sur le processus de l’amalgame fut tout particulièrement précis et précieux.
  40. Lucien MONTCHANIN- PHONO (Joncy, village de la vallée de la Guye, dans l’arrière côte chalonnaise) : Entretien du 21 juillet 1999. Jeune FTP, il fut affecté à l’EM départemental du colonel LE DON. Tout en reconnaissant les aspérités d’un homme de caractère et de caractère difficile, il témoigne, à l’instar de tous ceux qui furent en contact avec lui de sa profonde intégrité morale et intellectuelle, son détachement des biens matériels. Ceci ruine l’idée de “ vie de château ” propagée par ses adversaires politiques et reprise sans discernement dans certaines histoires de la Résistance locale.
  41. Henriette NIEPCE (Rully) : Entretiens des 6 mai 1998 et 9 juin 1999, le premier en présence de sa sœur Jeannine. Ces lointaines descendantes de l’inventeur de la photographie furent d’importantes agents de liaison entre le PCF et le PCI. Henriette travailla avant de l’épouser avec Gillo PONTECORVO, cadre du PCI et qui était il y a peu à la tête de la Mostra de Venise. Même si ce point ne concerne pas directement l’objet de cette recherche, son témoignage, recoupé par celui de sa sœur fait état du fossé qui séparait les dirigeants italiens, selon elle cultivés, raffinés, bons vivants et les dirigeants français, plus conformistes.
  42. Bien que militante communiste après la guerre, elle n’a aucun souvenir des procès de maquisards. Elle l’explique par “ l’illusion lyrique ” dans laquelle elle baignait, et par la déconnexion conséquente avec la réalité.
  43. Jeanine NIEPCE, (même lieu, mêmes entretiens). A l’instar de sa sœur, elle fut l’agent de liaison puis l’épouse d’un cadre important du dispositif communiste, Claude JEAGER. Ayant rapidement pris ses distances, elle fit un carrière de photographe reconnue. Plus que sa sœur, elle insiste sur la dimension ludique de l’acte résistant. Elle aussi très sévère avec les dirigeants français, elle n’en distingue positivement que Benoît FRACHON et WALDECK ROCHET. Encore plus fortement que sa sœur, elle témoigne de la coupure entre les milieux dirigeants qu’elle côtoyait et les tristes réalités auxquels les maquisards étaient confrontés.
  44. Max NEVERS (Amboise) : Entretien du 24 février 1998. Un long entretien en tête-à-tête m’a largement éclairé sur un personnage rencontré à plusieurs reprises sur des archives politiques ou policières. Il affirme que nommé à la direction d’un maquis du Châtillonnais, dans le nord de la Côte-d’Or, il n’en connaissait pas les connexions internationales, tout en s’interrogeant sur la présence de cadres parisiens ou étrangers. Cet ancien déporté, devenu dirigeant de la FNDIRP professe une grande indulgence pour les jeunes résistants qui, aux mains de la Gestapo, parlèrent, parfois même sans avoir été torturés, simplement par une habile dialectique. Plus que toute archive écrite, il permet de percevoir l’écrasement sous de multiples responsabilités que ressentirent tant de jeunes cadres communistes.
  45. René PACAUT (Louhans) Entretiens des 2 mars 1995 et 23 avril 1998. Ancien des maquis de Bresse, journaliste, romancier, chroniqueur de l’aventure résistante, animateur des CVR tout en nouant des liens fraternels avec nombre de membres de l’ANACR, il m’ouvrit ses archives et m’apporta un témoignage subtil à propos de son ami Henri VINCENT.
  46. André PERNETTE (Chalon) : Entretien du 28 août 1998 et de nombreuses rencontres informelles. Ce fils de celui qui dirigea quelques mois durant la fédération de Saône-et-loire du PCF, a vécu enfant les événements de la guerre, puis a suivi les traces paternelles sur le plan professionnel, devenant un ébéniste au talent reconnu. Son regard sur des situations vécues avec l’œil de l’enfant, son vécu d’un homme public au sein de la sphère privée, le fait observé par les plus anciens survivants qu’il lui ressemble fortement font de son témoignage un élément fort intéressant pour approcher ce que fut la place d’un “ politique ”, au cœur d’un des grands maquis FTP, puis de son rôle après la Libération.
  47. Paul PISSELOUP- PAULO , (Buxy) : Entretiens des 23 mars 1997, 13 avril 1998 et nombreuses rencontres informelles. Fils de l’instituteur de Bissy-sur-Fley, au cœur de cette vallée de la Guye nichée entre des lignes de crêtes séparant la vallée de la Saône et le bassin minier, il fut un compagnon précoce de Jean PIERSON, plongea dans la clandestinité dès 1943 et fut l’un des organisateurs de la libération du camp hôpital de La Guiche. Son témoignage est particulièrement éclairant sur les écoles de cadres mises sur pied aux temps de l’amalgame. Il garde un silence pudique sur le fait qu’après la guerre il n’occupa aucune fonction dirigeante au sien du PCF, alors qu’il s’était vu attribuer de lourdes responsabilités dans le dispositif politique des FTP, au niveau départemental, à guère plus de vingt ans.
  48. Théodore PLONKA- LE TYPE (Montceau-les-Mines) : Entretien du 23 décembre 1994, en présence d’une épouse encore plus réticente que lui de remuer une mémoire douloureuse. Son témoignage fut cependant déterminant pour mesurer ce que fut la détresse d’hommes quasiment abandonnés parce que leur action considérée comme déviante perturbait une image idéalisée du combat résistant. Alors qu’il pourrait facilement mettre ses coups de mains de l’été 1945 sous le couvert d’une volonté de justice primaire (ce fut d’ailleurs la thèse d’une accusation avide de trouver enfin un “ maquis rouge ” aussi introuvable et fantasmé que les “ maquis bruns ”), il en assume totalement la “ stupidité ” tout en l’éclairant par des données objectives et subjectives liées aux situations vécues. Il s’agit d’un exemple typique de ce que Marc AUGE appelle le droit à l’oubli, tout acharnement pour obtenir un nouvel entretien allant manifestement à l’encontre de sa volonté de rompre avec cette mémoire si douloureuse et amère.
  49. Rupert POLFIET (Mâcon) : Entretien du 25 janvier 1995. Ce personnage imposant me reçut dans le bureau de direction de l’entreprise dont il avait depuis plusieurs années cédé les rênes. Ses fonctions successives, avant comme après la Libération, son compagnonnage avec un François MITTERRAND qu’il introduisit en Saône-et-Loire et qui malgré leur divorce politique en 1958, en fit un Grande Croix de la Légion d’Honneur en constituaient le profil d’un témoin de choix. Mais en-dehors d’un éclairage intéressant sur les attentats de Mâcon qui lui valurent son arrestation, je n’eus droit qu’à des propos fort convenus, bien en peine de me faire avancer sur les liens entre la Maison du Prisonnier, le MNPGD, François MITTERRAND, l’UDSR. Rupert POLFIET est décédé en 1997.
  50. Daniel PONTHUS (Illiat, près de Mâcon) : Entretiens des 17 janvier et 14 juin 1998. Son témoignage porte sur la façon dont il a vécu le voisinage avec le mystérieux “ colonel ALAIN ”, au cours des années 60. Il recoupe et confirme les rapports des RG dont le témoin ignore l’existence et le contenu.
  51. Roger PRUNOT (Sepeaux, Yonne) : Entretien du 18 décembre 1996. Jeune maquisard FTP, intégré à la Ière Armée, il témoigne de façon sensible de ce que fut la psychologie de ces volontaires, en attente d’être engagés, condamnés à l’inaction, à la fois coupés d’une guerre qu’ils voulaient achever et séparés d’un pays dont la vie politique leur échappait. Ancien professeur de collège, il consacre un part de son temps, des archives de l’Yonne au CARAN, a reconstituer les fils d’une histoire, qu’il aurait voulu être son histoire, celle des temps allant de la Libération à sa démobilisation. Il est donc une plaque sensible de ce que j’ai appelé le rôle “ en creux ” de l’absence d’une partie de la fraction la plus porteuse de changement de la jeunesse française, de l’automne 1944 à l’été 1945. Il m’a permis de rentrer en contact avec Robert LOFFROY, de forts liens existant entre le professeur socialisant et le petit paysan communiste.
  52. Gaston REBILLARD (Lux) : Entretiens des 3 mai 1997 et 8 mai 1998, plus de nombreuses rencontres. Ce fils aîné d’une très modeste famille du Sud-Chalonais se réclame de la figure du “ corsaire ”. Il se mit successivement, parfois simultanément, au service de plusieurs dispositifs, FTP, mission PORTHOS des services anglais, services gaullistes. Homme des coups de main audacieux, avec un souci de la sécurité acquis en braconnant, il réfute l’importance militaire des maquis auxquels il ne laisse que la vertu de protéger et estime que face à des professionnels de la guerre, seuls les sabotages, l’action des réseaux avaient une véritable capacité. Dans le strict prolongement de son action, il affiche encore aujourd’hui aussi bien ses liens avec l’ANACR qu’avec André JARROT.
  53. Georges REBILLARD : (Lux) Entretiens multiples. Jeune frère du précédent (il est né en 1930). Son témoignage est fort instructif sur la grande misère qui pouvait frapper une famille où le père était mourant, le fils aîné clandestin, que son patriotisme amenait à accueillir des gens passés en zone non occupée et appartenant à de milieux sociaux privilégiés. Ce choc culturel fut pour l’enfant qu’il était un des premiers éléments constitutifs de ses convictions politiques.
  54. Claude ROCHAT  (Sarcey, haut Beaujolais et Paris). Entretiens des 6 février 1995, 27 et 29 mai 1995, 16 août 1996, 15 avril 1998, 24 mai 1998, courrier du 19 juin 1996. L’index des noms propres parle, il s’agit là d’un témoin majeur, par sa disponibilité et surtout parce que de 1943 à la fin des années 40 il traversa la plupart des moments importants, le plus souvent à des postes de responsabilité.
  55. Robert SERAUT (Fragnes, près de Chalon) : Entretiens des 6 décembre 1995, 6 décembre 1996, 27 juin 1998. Il fut avec MARIUS et PLONKA le seul survivant des procès de résistants que j’ai retrouvés. Son témoignage est très révélateur de ce qu’a été l’histoire de jeunes gens (il est né en 1925), sans grande formation intellectuelle, propulsés à des postes de responsabilité démesurés, plongés à moins de vingt ans dans l’enfer des camps, pour finalement se retrouver dans la posture du traître. Il a cessé toute activité militante dès sa libération en 1948 et a même pris récemment ses distances avec l’amicale des anciens du camp du Strüthof.
  56. Robert SIMON (Auxerre) : Entretiens des 23 novembre 1995 et 2 mars 1996. Décédé depuis, Robert SIMON impressionnait, non par une stature physique des plus modestes mais par la force de caractère qui en émanait. Il avait traversé des épisodes forts et souvent dramatiques. Militant de la Bataille socialiste avant la guerre, passé au PCF après 1941, membre des groupes Valmy de Georges DUCLOS, déporté à Mathausen, rédacteur en chef du Travailleur de l’Yonne, pourfendeur impitoyable de tout ce qui ressemblait à la réaction, il fut la cheville ouvrière du comité PHILIPPOT, avant d’être exclu du PCF. Il fut très précieux puisqu’il m’ouvrit les archives du comité et m’éclaira sur les difficultés qu’il dut affronter pour développer son action.
  57. Henri THOMAS (Chalon) : Entretiens des 11 juin 1994 et 20 juin 1999. Jeune chalonnais “ monté ” au maquis “ chez ” MARIUS, il s’engagea dans le 2e BCP puis fit une carrière militaire qui le mena au grade de colonel. Affable et disert, actif au sein de l’association “ Rhin et Danube ”, il contribue à nuancer fortement l’image noire de MARIUS, constituée tant par ses chefs que par la population sous contrôle de son maquis.
  58. Roger TISSIER (Sanvignes-les-Mines) : Entretiens des 4 juin 198, 23 juillet 1999, 29 janvier 2000. Fils d’Antoine TISSIER, il n’a de cesse depuis le décès de son père de lui restituer sa figure d’authentique résistant, brouillée par l’ostracisme que le PCF a jeté sur lui en l’excluant comme traître en 1944 et en l’assimilant à GITTON. Il constitue avec Aimé BAR, les WALCZACK, Camille VAILLOT et d’autres une sorte de fraternité autour de la mémoire des pères ou de camarades proscrits. A ce titre, ils sont une dimension de la mémoire des fractures intervenues dans le communisme, au choc du Pacte germano-soviétique, comme des divergences sur les choix politiques ultérieurs.
  59. Jean TORTILLER (Germagny, arrière-côte chalonnaise) : Entretiens des 16 juin 1994, 23 mars 1998, 30 mars 1999, en présence d’une épouse en totale harmonie avec lui. Né en 1925, il fut un tout jeune résistant du groupe Jean PIERSON, arrêté à 18 ans, torturé, déporté à Neuemgame. Il porte sur les faits et les hommes un regard lucide et fraternel, nourri du sentiment d’avoir fait ce qui devait l’être, dans l’extrême modestie des ces hommes du peuple des campagnes nouant de puissants liens de fraternité fort éloignés des logiques d’appareils et détachés des enjeux de pouvoir.
  60. Roger TRAMOY (Saint-Vallier) : Entretiens des 24 mars 1999 et 19 mai 1999. Alors qu’il fut un militant syndicaliste chez Renault en 1934-1937, maquisard FTP, qu’il appartint au secrétariat fédéral du PCF à la Libération, Roger TRAMOY exprime sur les faits le regard détaché de celui qui tient à remettre les hommes au centre de sa perception du monde. Sa fidélité va donc à ceux qu’il a côtoyés, simples maquisards, chefs de maquis comme Louis BOUSSIN ou proscrits comme Antoine TISSIER.
  61. Nicole TRINQUE (Saint Didier-sur-Chalaronne) : Entretiens des 6 mai 1998 et 23 avril 1999. Jeune retraitée de l’Education nationale, née pendant la guerre, son apport fut précieux puisqu’elle me permit de cerner le personnage Henri VINCENT et d’identifier ce qu’il put ressentir après son éviction. Elle était à la fois étonnée et ravie qu’un chercheur s’intéresse à un homme qu’elle croyait oublié.
  62. Claude URMAN (Paris) : Entretien du 7 mars 1995. Cet ancien de Carmagnole-Liberté des FTP-MOI de Lyon et Grenoble puis de la 35e brigade FTP-MOI de Toulouse ne croise l’histoire de la Résistance de Bourgogne que de façon très indirecte. C’est lui qui, ignorant tout de MARIUS me confirma la réalité de l’évasion dont celui-ci se réclamait, plusieurs mois avant l’évasion massive et dramatiquement réprimée que le PCF avait décidée.
  63. Camille VAILLOT (Montceau-les-Mines) : Entretiens des 2 juillet 1996 (une journée) et 20 octobre 1999, avec de nombreux entretiens informels. De la protestation contre la guerre du Rif et de l’affaire SACCO et VANZETTI au drame du KOSOVO, cela fait trois quarts de siècles que ce mineur de Montceau-les-Mines, petit-fils et fils de mineur, est sur le front des combats politiques. Doté d’une mémoire des faits d’une précision rarement prise en faute, il est d’un apport irremplaçable tant il restitue avec rigueur et vigueur les situations traversées. Il est une plaque sensible du monde de la mine, avec son courage, ses contradictions, ses limites.
  64. Christine VAREYON (Oyonnax) : Entretien du 23 septembre 1995 en compagnie de son mari. Fille de Jean RITOUX-LE DON , agent de liaison à dix-huit ans, disparue en 1997, elle se constituait en gardienne vigilante d’une figure paternelle quelque peu idéalisée mais en grande partie conforme à ce qu’on pu ressentir les maquisards ayant eu contact avec ce chef autoritaire, organisé mais juste. Son témoignage sur son arrivée en Saône-et-Loire permet de préciser les circonstances de sa mutation.
  65. André VAREYON (Oyonnax) : Veuf de la précédente, vu en sa compagnie, revu le 17 mars 1998. Jeune FTP, issu d’une famille de petits industriels de cette vallée du plastique où singulièrement ouvriers et petits patrons se retrouvaient au PCF, il a pu témoigner des mutations internes à ce parti à la Libération, de la marginalisation de ceux qui avaient été trop et trop tôt résistants.
  66. Marcel VITTE  (Mâcon) : Entretiens des 28 juin 1996 et 22 avril 1998, décédé en juin 1999. En lui résidait l’historien, le maquisard, le professeur d’école normale, l’inspecteur général, l’élu local, le dirigeant sportif créateur d’une coupe d’Europe d’aviron des jeunes à Mâcon, le secrétaire de l’Académie de Mâcon. Cet homme multiple, “ républicain indépendant ” était président mâconnais de l’ANACR. Amical, chaleureux, ouvert au dialogue avec ceux “ qui ne répètent pas les histoires (qu’il) entend(ait) depuis 50 ans ”, il était un observateur caustique et un esprit libre. Ses propos sur les dispositifs résistants, les circonstances mâconnaises de la Libération furent précieux pour comprendre les processus politiques en cours.
  67. Louis WALCZACK (Pouilloux, près de Montceau-lesMines) : Entretiens des 18 mars 1998, 4 juin 1998, 28 octobre 1998 et 9 mai 1995, toujours en présence de son épouse. Hors les aspects étonnants de son histoire, il est remarquable par sa vaste culture historique, sa volonté d’expliquer, de ne rien laisser dans l’ombre. Très sceptique sur la possibilité de transmission d’une mémoire tant soit peu respectueuse des réalités, il professe un fatalisme marqué sur les hommes et les sociétés.
  68. Sacha WALCZACK, épouse du précédent, mêmes entretiens. Son histoire diffère de celle de Louis jusqu’à la Libération puisque sa famille projetait le retour au pays, pour s’y confondre à partir de leur séjour polonais. Moins économe de ses propos que son mari, elle exprime la volonté de ne rien laisser dans l’ombre.