4.2. Hétéronymie ou équivalence de sens

Peut-on spécifier les ressemblances et les dissemblances entre deux langues ainsi que la hiérarchie des forces de différenciation ? Cette question fait surgir celle de la base de la comparaison, du tertium comparationis. Le sens, la fonction, la diversité de l'expression, mais aussi le mot, sa place, voire l'intonation font partie intégrante de toute comparaison. Leur mise en relation montre que ce que fournit un mot dans une langue est exprimé dans une autre par la place des mots ou par le choix d'un autre mot. En outre, le principe de comparaison met en évidence la façon dont on peut, à l'aide de mots ou de places de mots différents, exprimer le même sens. Le tertium comparationis est le truchement obligé par lequel passe la contrastivité en traduction : le sens, la fonction, l'image; c'est là que se situe le sens. Or, la comparaison de deux langues se fonde sur le sens, la signification, ce qui fait sens et non ce qui donne sens. La forme n'en est pourtant pas à exclure, dans la mesure où l'apprentissage peut se faire d'autant plus facilement que deux structures en contraste sont identiques tant au niveau de la forme que du fond, donc revêtent à la fois une équivalence de forme et de sens. Mais l'analyse contrastive se fonde sur la forme par rapport au sens : une équivalence de sens n'équivaut pas obligatoirement à une équivalence de forme. C'est la distance entre forme et sens qui pose le problème contrastif dans son aspect didactico-pédagogique.

C'est la tâche d'une grammaire fondée sur la comparaison de deux systèmes linguistiques de formuler les instructions ordonnées de transcodage. La grammaire du transcodage est un dispositif qui produit des correspondances entre les unités de différents niveaux (lexématique pour les mots, morphématique pour les formes, taxématique pour les phrases et graphématique pour l'orthographe) qui appartiennent à L1 et à L2.