3.4. Des contrastes lexicaux incomplets

L'apprenant est confronté à des erreurs d'interférence lexicale parce que c'est la forme ou la signification d'un mot présent dans sa langue qui le conduisent, en procédant de façon analogique, à considérer ce mot comme identique dans sa forme ou sa signification au correspondant de la langue d'apprentissage.

Seule une conscience contrastive peut participer à ralentir ce réflexe d'équivalence afin de procéder à une analyse plus systématique et plus profonde et, partant, à relativiser les lexiques des deux langues en présence. Le matériel pédagogique et l'enseignant deviennent alors les médiateurs de cette conscience contrastive en soulignant sans cesse que l'équivalence sémantique de lexèmes génétiquement identiques ou analogues entre deux langues n'est pas toujours possible, qu'elle est même souvent très rare.

Les propositions didactiques concrètes qu'on pourrait apporter ici consistent en des exercices mettant en jeu des paires d'oppositions qui joueraient sur le sens des mots par leur rapprochement trop péremptoire, voire en des considérations de la part de l'enseignant ou présentées dans le matériel d'enseignement plus généralement linguistiques, culturelles ou historiques.

Mais l'analyse des contrastes interlinguistiques, même si elle constitue une partie importante de la résolution des erreurs interférentielles, n'est pas suffisante.