4.2.1. Formation des temps principaux

4.2.1.1. Présent et Präsens

En français, si l'on excepte les verbes irréguliers, les formes verbales du présent ne sont véritablement différenciées à l'oral que pour les première et deuxième personnes du pluriel. Le seul pronom sujet suffit en effet à déterminer avec sûreté la personne responsable de l'action exprimée par le verbe. Il en résulte un rapport très étroit entre l'action et le sujet de l'action qui rend inutile une flexion du verbe. Cette flexion n'en continue pas moins d'exister à l'écrit, mais elle aussi a subi des réformes qui font que, pour les verbes les plus nombreux (en -er), la première et la troisième personne du singulier revêtent les mêmes particularités graphiques, alors que la deuxième personne du singulier comporte un -s final , et que la troisième personne du pluriel ajoute -ent, ces deux particularités rappelant l'origine latine de ces flexions. On a donc en français trois phonèmes terminaux pour cinq graphèmes.

L'allemand, en revanche, distingue, malgré la présence de pronoms personnels univoques, quatre morphèmes, différents en même temps à l'oral et à l'écrit, qui ne correspondent pas aux différences décrites ci-dessus. En effet, les première et troisième personnes du pluriel retrouvent le graphème et le phonème terminaux du verbe infinitif ; la troisième personne du singulier et le deuxième personne du pluriel sont identiques alors que les première et deuxième personnes du singulier ont des formes originales et différentes.

Un apprenant francophone de l'allemand doit donc distinguer phoniquement et graphiquement les trois premières personnes de tous les verbes et tenir compte des différences de conjugaison des verbes dits forts. Un apprenant germanophone du français doit quant à lui, après avoir intégré les régularités phoniques des terminaisons verbales, mettre en perspective les différences entre le français écrit et le français oral.