Les paramètres intervenant dans la perception de l’espace
Le contexte spatial, loin d’être composé d’uniques éléments concrets, trouve son sens à la lumière des vécus, des jugements, des significations sociales qui le rendent vivable. Bailly (1977) aboutit à un modèle simple de la perception spatiale et met en évidence les variables impliquées dans le mécanisme, à savoir :
- - des éléments physiques objectifs : schémas logiques (axes routiers, accidents de parcours, plans, équipements urbains, urbanisme) ; des repères (traits naturels, repères physiques proches ou éloignés, qualité de la route, signalisation, climat) ;
- - des contraintes subjectives liées à l’individu :
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- les contraintes liées à l’espace humain comme des contraintes sociales, le confort, l’habitude, la familiarité, l’expérience, le milieu social, l’âge, le sexe, la durée de résidence, le type d’activité et le but du déplacement. C’est ce type de contraintes qui est étudié plus spécifiquement ultérieurement ;
- es contraintes techniques selon le mode de transport, le pilotage, les difficultés de conduite, la vitesse ;
- les contraintes économiques (coût du déplacement, rapport du coût kilométrique d’un mode de transport par rapport aux autres, durée du trajet). Elles sont fortement liées au temps. Suivant le temps passé à regarder un paysage, on le garde plus ou moins en mémoire, avec plus ou moins de détails. Plus on voit un élément, plus on le remarque. C’est en ce sens aussi que le mode de transport influe sur la perception.
En résumé, l’espace perceptif est déjà un espace construit par les individus directement à partir de ce que leurs sens leur proposent. Et c’est pour cela même qu’il n’est pas identique pour tous et dépend à la fois des individus et des sociétés dans lesquelles ils vivent et dans lesquelles ils puisent leurs références. Il n’existe donc pas “ un ” mais “ des ” espaces. Ces espaces représentatifs prolongent ces espaces perceptifs puisqu’ils permettent de leur donner un sens (Piaget, Inhelder, 1977).