Les points de repère, éléments particuliers

De même que les noeuds, ce sont des types de référence ponctuelle, mais où l’individu, cette fois, ne pénètre pas. Ce sont des objets simples comme un immeuble, une enseigne, une boutique ou une colline, un pont, une guérite, qui demeurent extérieurs à l’observateur et qui sont pour lui des centres d’intérêt. Ces points de référence servent d’organisateurs de segments d’espace, et fonctionnent comme points fixes pour les calculs cognitifs, les autres lieux étant inférés en terme de proximité. Pour utiliser un tel composant urbain, il faut que celui-ci soit repérable, facilement identifiable, isolable et mémorable. Ce sont des qualités qui peuvent être définies au travers de sa forme, de sa couleur, de sa position relative à un autre composant, de l’histoire particulière que l’individu lui attache par exemple. Ainsi, un immeuble ordinaire peut servir de point de repère s’il se situe à un endroit de l’itinéraire où un changement de direction doit s’effectuer. Plus on connaît la ville, plus on les utilise pour se diriger, en délaissant les éléments de continuité (Lynch, 1976). Et plus la familiarité est grande, plus la quantité d’images de points organisés est grande. En fait, le point de repère prend de l’importance lorsqu’il est vu plus longtemps, ou sur une grande distance et si l’on peut repérer la direction dans laquelle il est vu. ‘“ Si on peut l’identifier de près comme de loin, qu’on se déplace vite ou lentement, de nuit ou de jour, il devient un point d’ancrage stable pour la perception du monde urbain complexe et changeant ”’ (Lynch, 1976, p 118). Enfin, l’utilisation des points de repère dans les déplacements se fait par séquences : ils se succèdent et chacun évoque le suivant par anticipation.