IV - 4 : Des typologies des cartes mentales

D’après Lynch (1976), les cartes mentales de la ville se structurent autour du domicile, du centre-ville et du lieu de travail entre lesquels s’effectuent la plupart des déplacements. En fait, les formes des cartes nécessitent des approches plus détaillées, ces éléments n’apparaissant pas systématiquement. Des auteurs tels que Zimmermann (1985) se sont intéressés à la forme des traits, à l’ordre d’apparition des différents éléments par exemple. La méthodologie de Felonneau (1994) est basée sur l’analyse du fond plutôt que sur la forme. Ses cartes mentales sont étudiées sous les aspects suivants :

Enfin, l’étude de la structure de la ville a permis aux géographes de former quelques typologies sur les cartes mentales. Ainsi, par exemple, à partir d’une enquête au Venezuela, Appleyard (1970) distingue deux grandes catégories de cartes en fonction du type d’éléments prédominants et du niveau d’exactitude :

Il faut noter ici que l’interprétation des cartes mentales ne pouvant pas être séparée du contexte socioculturel du sujet, toute tentative de transfert des typologies d’un milieu à un autre risque de s’avérer vaine. Cependant, ces travaux comportent des éléments suffisamment similaires pour constituer des indices valables dans l’étude des cartes mentales. De plus, cette approche a le désavantage de faire oublier le caractère conceptuel des représentations spatiales : les éléments qui apparaissent dans les cartes mentales ne sont pas forcément ceux que l’individu connaît personnellement, ils peuvent être liés à des expériences médiatiques ou cartographiques par exemple (Bachimon, 1997). C’est pour cette raison que les cartes mentales ne peuvent se suffire à elles-mêmes, elles doivent être complétées par des recueils de données sous une autre forme qui mettent en valeur les aspects symboliques et non spatiaux des représentations spatiales.

En conclusion, les représentations spatiales constituent une des formes des relations qui s’établissent entre les hommes et leurs espaces. Certaines sont utilisées au moment de la prise de décision du déplacement, comme le choix d'itinéraires par exemple : ce sont les moins communicables. D’autres ne dépendent pas des motivations instantanées des individus. Remises à jour régulièrement, elles reflètent en partie les rapports “ stables ” entre les citadins et la ville. Ce sont elles que l’on peut appréhender par le recueil de discours et de cartes mentales. Mais ces deux catégories de représentations ne peuvent être déconnectées de la pratique quotidienne de l’espace urbain qui les met en œuvre continuellement. Ce sont ces liens qui sont maintenant étudiés.