Section 3 : l’individu, un être social

L’espace perçu ou représentatif n’est pas un espace réel. L’individu a toujours une vision partielle en fonction de son cadre de référence interne. Interviennent dans la relation l’environnement, la mémoire et l’imagination : l’espace est structuré en fonction de la notion de familiarité, l’individu privilégie les signes les plus évocateurs, les plus rassurants et, éventuellement, les plus utiles à son action. De même, la multiplicité des comportements ne peut s’expliquer par les seules contraintes physiques. Les pratiques urbaines s’élaborent en fonction de déterminants socio-économiques et psychologiques qui influent les choix potentiels (Andan et alii, 1988).

Les exemples proposés ci-dessus montrent que, bien que les représentations spatiales soient des constructions individuelles et que les pratiques urbaines aient fait l’objet d’approches individualisées, elles s’inscrivent cependant dans une cohérence sociale, qui rend possible la cohabitation de citadins, ou de groupes de citadins dans une même ville. Car les espaces individuels sont des produits sociaux tant au niveau des pratiques que des représentations (Serriére, 1992), ce qui nous amène à passer d’une approche individuelle à une approche sociale.