Enracinement et apprentissage

Le problème des durées de séjour pose ceux de l’enracinement et de l’attachement. En effet, plus elles sont importantes, plus le sentiment d’appartenance se développe (voir paragraphe plus haut à ce sujet). Les analyses du lien entre durée de séjour et mobilité quotidienne sont plus rares. Les conclusions portent sur les habitudes qui s’instaurent au fur et à mesure du temps. Elles s’accompagnent généralement d’une meilleure connaissance des lieux, des commerces, des endroits potentiels de travail, des voisins... En fait, plus la durée de résidence est longue, plus l’ancrage affectif et concret au quartier est fort. Au contraire, en début de séjour, on peut observer un repli sur le domicile, une poursuite de la fréquentation de quartiers plus ou moins lointains mais mieux connus et un fort sentiment de méfiance. Ces résultats peuvent s’illustrer aussi par exemple par l’étude faite à Niamey par Sidikou (1980) sur les désirs de déménagements des Niaméens : ‘“ Le quartier c’est la grande famille, le lieu où l’on se sent le plus en sécurité, le lieu où l’on est connu et dont on est fier quels que soient ses inconvénients. Le temps peut favoriser et fortifier ce sentiment d’attachement au quartier qu’on ne se résout à quitter que pour occuper sa propre concession [...] ”’ (Sidikou, 1980, p. 259). Cette recherche sera l’occasion de préciser les incidences des durées de résidence sur ces différences notions.