Les cartes mentales

Le procédé de recueil des cartes mentales relève des techniques associées à l’identification et à la localisation des lieux. Elles peuvent se présenter sous plusieurs formes, iconiques ou non (Cauvin, 1999). Trois méthodes peuvent être utilisées pour leur élaboration (Zimmermann, 1985) :

Selon Zimmermann, seule la première est satisfaisante dans une logique d’analyse des représentations. La deuxième méthode serait plus “socialisante”, plus “psychologisante”, avec des résultats moins “ substantiels” et moins “fiables” tandis que la troisième ne concerne que les comportements et non les représentations. La première méthode est effectivement la plus fréquente mais dans certains travaux on trouve une variante : le sujet doit placer sur une carte “muette” une série de lieux et repères demandés par l’enquêteur (Giraudo, 1989 ; Felonneau, 1994). Nous avons choisi de procéder en laissant l’individu dessiner librement, même si cette méthode a le désavantage de ne pouvoir s’adresser qu’à des lettrés, ce qui restreint l’échantillon susceptible d’être enquêté en Afrique. De plus, leurs tracés peuvent être faussés par l’aptitude des individus à dessiner (Cauvin, 1999). De fait, nous n’avons demandé cet exercice qu’à des migrants en Occident (ceux de la deuxième phase) et seuls ceux qui y avaient fait des études ont accepté de s’y plier.

Chaque individu ayant accepté de dessiner (soit 10 enquêtés) a effectué deux “ plans ” : un de son quartier d’habitation, un de la ville. Il était proposé généralement une feuille blanche en format A4 présentée verticalement (certains l’ont tournée) pour chacune des cartes demandées. Puis il a été demandé de dessiner non pas spécifiquement des plans mais “ la ville ” et ‘“ le quartier d’habitation ”’ et certaines cartes, ainsi que nous le verrons, ressemblent en fait peu à des plans. De plus, lorsque cela n’avait pas été fait, nous avons fait ajouter une légende. Pour la ville, nous avons ainsi fait dessiner les points cardinaux ainsi que pour le quartier d’habitation avec une indication, dans ce dernier cas, sur l’emplacement du logement actuel. Ces données recueillies lors des entretiens ont été complétées par le questionnaire de l’enquête-ménages.

Etant donné le faible nombre de cartes recueillies, il faut rester prudent quant à leur analyse dont les résultats, tout en restant significatifs, peuvent ne pas être représentatifs. Ces cartes de la ville et du quartier d’habitation sont donc présentées ici de manière illustrative, en annexe 9. Il y est détaillé les différents types de dessin identifiés. Les principaux résultats relatifs à l’impact de caractéristiques socio-économiques sur ces dessins sont indiqués en conclusion du chapitre 5.