CHAPITRE 2 : CONTEXTE DE L’ETUDE

Le Niger, pays d’Afrique de l’Ouest n’a aucun accès à la mer, ce qui explique qu’il ne fut atteint par les premiers occidentaux qu’à la fin du siècle dernier. Il reste encore très enclavé, plus même que le Mali son voisin puisqu’aucun chemin de fer ne le dessert et ne permet donc une liaison avec les pays côtiers. Sa superficie représente deux fois celle de la France mais les zones désertiques du Sahara et du Sahel en occupent près de la moitié. Dans le Sud, coule le Niger sur 500 km, principal cours d’eau du pays. C’est d’ailleurs sur ses bords qu’a été construite la ville de Niamey. Le pays est divisé en 7 départements, eux-mêmes subdivisés en régions. Niamey appartient à celui de Tillabéri (carte 2-1).

Source : Carte IGN du Niger (1991)

Economiquement, le Niger est un pays surendetté dont la dette extérieure totale dépasse un milliard et demi de francs (L’état du monde, 1998). A l’image des pays voisins le PIB par habitant ne dépasse pas 1 000 $ alors que, par exemple, il s’élève à près de 1 600 $ pour le Sénégal ou la Côte d’Ivoire (L’état du monde, 1998). L’analphabétisme est très répandu puisqu’il concerne 93 % des femmes et 80 % des hommes (L’état du monde, 1998). En conséquence, dans le classement effectué chaque année par les Nations Unies sur 174 pays, en fonction notamment de l’espérance de vie de la population, du niveau d’instruction et du revenu, le Niger occupe en 1999 la 173éme place devant la Sierra Leone (Tcherno, 1999). Cet état des lieux reflète une position économique et sociale difficile pour ce pays.

L’histoire de Niamey et des Nigériens porte les marques de cette situation. Les habitants de ce pays ne peuvent que chercher à améliorer leur niveau de vie et l’un des moyens utilisés depuis longtemps, mais de façon accrue depuis la crise, est de partir vers des horizons prometteurs que ce soit une grande ville, un autre pays africain ou l’Occident. Plus ou moins couronnées de succès, ces migrations font partie des tentatives des chefs de famille pour aider leur communauté. Elles aboutissent généralement, à un moment ou un autre, à Niamey qui, de fait, comme la plupart des villes du Tiers-Monde, a vu sa population augmenter de façon explosive ces trente dernières années. Son urbanisme, les modes de vie de ses habitants ont donc rapidement évolué. La première section s’attache à présenter cet état des lieux.

Notre étude se penche sur un échantillon de la population de Niamey. Que ce soit dans les entretiens ou dans l’enquête-ménages le choix des enquêtés n’a pas une ambition d’exhaustivité. Néanmoins, leurs caractéristiques socio-économiques générales permettent de présenter un échantillon intéressant des modes de vie des citadins, ce qui fait l’objet de la deuxième section de ce chapitre.