Niamey, pôle des migrations internes

L’importance du phénomène migratoire rural-urbain dans les processus d’urbanisation n’est plus à démontrer en Afrique. Ainsi, dans les années 70, plus de la moitié de la croissance de la plupart des villes africaines était due aux migrations milieu rural - milieu urbain (Wills King, 1977).

Mais si les migrations à l’intérieur du Niger ont connu une certaine importance après l’indépendance, ce n’est actuellement plus le cas. L’attraction de Niamey ou des autres centres urbains nigériens n’est plus aussi forte, et les migrations inverses des villes vers le milieu rural diminuent l’effet de l’arrivée des ruraux sur les croissances urbaines. Ainsi, entre 1988 et 1992, seuls 45 % des migrants se déplaçant à l’intérieur du pays sont issus du milieu rural et se dirigent vers une ville et, parmi ceux-ci 37 % seulement vers la capitale qui n’est plus un pôle attracteur dominant (graphe 2-2) (CERPOD, 1995).

source : C.E.R.P.O.D., 1995

Au Niger, les régions d’origine des migrants ruraux de la capitale sont situées à proximité de Niamey, dans les départements de Dosso, Tillabery et Tahoua (carte 2-1). Les migrants venus de Maradi, Agadez ou Diffa préfèrent se diriger soit vers des pays limitrophes (Nigeria par exemple) ou des villes plus proches (Cissé, 1983), ce qui explique les flux entre le milieu rural et les autres villes du pays.

Néanmoins Niamey reste riche des migrants des dernières décennies qui n’ont pas pu ou voulu rentrer dans leur village. Les familles une fois constituées, la concession achetée, il est en effet parfois difficile de quitter un lieu devenu familier. Mais les villageois ne sont pas les seuls à être attirés par la capitale. Quel que soit leur lieu d’origine, elle constitue souvent l’unique endroit où les migrants en Occident peuvent valoriser leurs acquis.