II - 3 : Les nouveaux quartiers

Après la seconde guerre mondiale, la ville se développe rapidement, du fait de son statut de capitale mais aussi parce que le nombre de salariés nigériens s’accroît, permettant ainsi de fixer en partie les migrants ruraux (Motcho, 1991). Les premiers plans d’urbanisme sont conçus, le processus de lotissement s’accélère et la spéculation foncière s’enclenche. Au moment de l’indépendance, en 1960, Niamey, devenue la plus grande ville du Niger, atteint près de 30 000 habitants.

Comme prémices de ces transformations, dans les années 50, se construisent l’hôpital, l’aérodrome et la maternité et, un peu plus tard, le Grand Marché (Poitou, 1984). Ces grands travaux, continuant jusqu’après l’indépendance, génèrent un nouvel afflux de main d’œuvre. Les anciens quartiers du centre comme Maourey et Zongo se densifient entre et dans les concessions, même si l’augmentation des activités commerciales en leur sein modère ce développement. Dans les années 60 et 70, ils ont des évolutions modérées, voire des baisses de population (Motcho, 1991). En fait, à partir de la seconde guerre mondiale commencent les premières grandes opérations de lotissement, mais, du fait de nouveaux arrivants, de nouveaux quartiers non lotis apparaissent. Ainsi, par exemple, alors que des partis politiques se créent et que des dissensions naissent dans les quartiers, le chef du quartier Kouara Tégui part s’installer sur d’autres terrains (Sidikou, 1980). Il fait de ceux-ci un regroupement de paillotes de ruraux peu fortunés : c’est le premier Boukoki qui apparaît en 1946 (Motcho, 1991). Mais en 1955 l’extension de la ville ne s’est toujours pas faite à l’Ouest (Bernus, 1969).