1970-1980, les grands travaux

Le boum de l’uranium dans les années 70-80 a permis l’investissement de capitaux étrangers et locaux et donc le développement de nouveaux projets d’urbanisme, plus ambitieux que les précédents (Dulucq, Georg, 1989). Afin de maîtriser un développement spatial alors anarchique, les autorités nigériennes choisissent ‘une “ stratégie d’intervention en milieu urbain basée sur la planification urbaine ”’ (Seybou, 1995). Ainsi, l’Etat investit plus de 50 milliards de FCFA sur la période 1979-1983, uniquement dans la zone centrale de la ville. Il en a résulté notamment un S. D. A. U. (Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme) portant sur 1981-1996 à partir d’études effectuées de 1981 à 1984. Ce document estime une population de Niamey de 750 000 habitants en 1996. Il divise la ville en cinq districts hétérogènes. Par exemple le district I comporte Goudel, Yantala, le Plateau et une partie de l’ancienne ville indigène (Motcho, 1991). En termes d’équipements, il prévoit de grands travaux tels que la construction de lignes de chemins de fer (Cotonou-Niamey, Ougadougou-Niamey), d’un barrage, d’un deuxième pont sur le Niger, d’un hôpital national et l’extension de l’aéroport. 11 000 hectares sont prévus sur la rive gauche pour accueillir environ 400 000 personnes. Le S. D. A. U. s’accompagne d’un plan d’occupation des sols et d’un règlement d’urbanisme (Seybou, 1995).

Les ministères sont construits (le Plan, les Affaires Etrangères, le Transport et le Commerce), ainsi que de nouveaux bâtiments publics (banque, immeuble de la Sonara, Assemblée Nationale) et des équipements socio-culturels (école vétérinaire, IRSH, musée, asile psychiatrique, léproserie par exemple). La plupart des lotissements date de cette époque, puisqu’entre 1965 et 1970 aucune parcelle n’avait encore été attribuée. Ainsi Bandabari est un quartier récent de 1970 dont le plan de lotissement appelé “ extension Grande Prière ” a été établi en 1974 et rendu exécutoire en 1976 (Sountalma, 1991). De plus, des logements économiques sont construits pour accueillir les migrants chassés par la grande sécheresse de 1973-1974 à Poudrière (qui abritait un dépôt de munitions de l’armée), à Cité Fayçal, à Plateau 2 et à Issa Béri. Boukoki se développe fortement et on peut observer une forte extension au Nord-Est et au Nord-Ouest de la ville. Ainsi, afin d’accueillir des déguerpis d’une partie de Talladjé en 1981, Route Filingué est créé (Poitou, 1987).