III - 2 : Les activités économiques

Les données que nous avons obtenues restent datées généralement du recensement de 1988. Peu de recherches ont été effectuées depuis et il faut donc rester prudent quant à leur pertinence actuelle.

Globalement 45 % des Niaméens sont des actifs ¹² . Les hommes représentent 80 % de cette population contre 20 % pour les femmes, ce qui signifie que ces dernières sont principalement femmes au foyer (les deux tiers des inactives se déclarent comme tel). Les actives sont généralement des veuves ou des divorcées ayant à leur charge une famille (République du Niger [4], 1994).

Les actifs occupent majoritairement réellement un emploi, 13 % de la population totale étant à la recherche d’un travail. Les “ occupés ” des deux sexes sont essentiellement employés dans des postes de manoeuvres (37 % des occupés). Le terme manoeuvre comporte ici, dans le recensement de 1988, les professions commerciales. Les hommes occupent ensuite des postes d’employés des arts et métiers (21 % des occupés masculins) ou d’agriculteurs (12 %). Les femmes occupent aussi des postes de “ personnel des professions scientifiques et techniques ” (République du Niger [4], 1994).

Le secteur employant le plus d’actifs “ occupés ” est le tertiaire puisqu’il recueille à lui seul près des trois quarts des individus de cette population. Le secteur primaire concerne, quant à lui, à peine 10 % des occupés, le secondaire 12 %. Le commerce est l’activité la plus répandue dans le tertiaire : 38 % des actifs de ce secteur travaillent dans cette branche. Plus de la moitié des femmes actives “ occupées ” est par exemple composée de commerçantes (République du Niger [4], 1994).

Cette répartition implique un fort taux d’indépendants (42 % des actifs occupés le sont) et de salariés du secteur privé (16 % des actifs occupés appartiennent à ce groupe). Le secteur public rassemble 17 % de cette population (République du Niger [4], 1994). Le secteur informel est ainsi prépondérant : les deux tiers de la population urbaine du pays en vivent. Le point commun de ses entreprises est leur petite taille (elles comportent 3 personnes en moyenne), leur gestion sommaire sans comptabilité et l’importance donnée aux relations sociales dans l’apprentissage. A Niamey, l’informel se trouve dans tous les secteurs économiques comme les commerces, la restauration, l’artisanat..., la crise économique ayant accéléré son développement (Oudin, 1990) et emploie près de la moitié de la population active, la plupart en tant qu’indépendant, sans employé (Azam et alii, 1993).

En 1981, le revenu mensuel moyen par ménage était de l’ordre de 55 000 FCFA (Seybou, 1995), les disparités restant grandes (tableau 2-1). Les revenus augmentent lorsque l’on se rapproche du centre pour les habitants de logements en banco. Au contraire, plus on s’éloigne du centre, plus les habitants des logements en dur ont des revenus élevés (Ministère du Commerce et des Transports, 1986).

source : Seybou, 1995