III - 3 : La vie familiale

Le pilier de la famille est le chef de ménage, majoritairement un homme marié. Au recensement de 1988, Niamey comptait alors 65 539 ménages dont la taille moyenne était de 6,1 personnes, ce qui correspond exactement à la moyenne générale du pays (République du Niger [1], 1994). Il est donc intéressant d’observer qu’habiter en ville ne diminue en rien la taille des ménages. En fait les transformations sont plus internes : la famille de type élargie, accueillant plusieurs ménages se raréfie en faveur de l’hébergement de parents isolés, scolaires ou en recherche d’emploi (Sountalma, 1991). Sountalma (1991) identifie ainsi plusieurs types de ménages. La “ famille indivise ” comporte toutes les générations, la “ famille souche ” se réduit à un couple et aux célibataires hébergés. Enfin, la “ famille conjugale moderne ” (ou famille nucléaire) est composée uniquement des géniteurs et des enfants. Cet auteur suppose que c’est cette dernière qui tendra à devenir prépondérante, même s’il faut prendre en compte que sa définition s’applique à des ménages monogames autant qu’aux polygames. La polygamie elle-même serait en baisse, à cause de l’augmentation de la richesse des individus et du modèle occidental généralisé. Il faut cependant noter que d’autres études récentes montrent qu’au contraire ce processus de “ nucléarisation ” des ménages n’est toujours pas en route à cause du maintien d’une fécondité élevée, d’une faible mortalité, de la difficulté croissante d’accès au logement et d’un âge au mariage plus tardif (Pilon, 1996).