III - 4 : Habiter Niamey

L’habitat le plus répandu à Niamey reste indubitablement la concession. Ce lieu peut même abriter plusieurs ménages (Sountalma, 1991). Les logements collectifs publics sont largement minoritaires et s’adressent à des catégories ciblées de la population, généralement des cadres. Les logements collectifs privés sont plus répandus (Sountalma, 1991).

Quatre types d’habitat ont été identifiés. Le premier, de haut et de moyen standing, regroupe essentiellement les villas habitées par des cadres supérieurs, des gros commerçants ou des expatriés. Le confort intérieur y est excellent : eau courante, électricité, sanitaires... (Motcho, 1991). Le deuxième, l’habitat de cour en dur nommé célibaterium est plus exigu et s’adresse à des célibataires ou à des jeunes couples qui en sont locataires. Les femmes seules y logent aussi en tant que locataires. Ce logement est constitué de deux pièces en enfilade ouvertes sur une cour. Une concession peut comprendre, en plus de l’habitation principale, plusieurs célibateriums, impliquant de fait une cohabitation potentiellement difficile (Sountalma, 1991). Ces derniers sont habités majoritairement par des cadres moyens, des ouvriers qualifiés ou des commerçants moyens. Le confort y est relativement bon. Troisième type de logement à Niamey, l’habitat de cour en banco est le plus répandu. Il y vit en général plusieurs familles dans des conditions sanitaires plus ou moins mauvaises suivant leur localisation. Enfin, les cases sont des paillotes ressemblant à celles des villages. Elles ne possèdent pas l’eau ni l’électricité et sont donc habitées par les ‘“ laissés pour compte de la ville ”’ (Motcho, 1991).

Les locataires sont dans des situations délicates, à la merci d’un propriétaire qui peut les chasser ou augmenter le loyer facilement puisque les contrats de location sont peu employés. Devenir propriétaire est donc un souhait souvent exprimé par les citadins, ce qui généralement advient si l’individu a pu économiser par son travail l’argent du terrain. C’est ainsi que 90 % des propriétaires de concessions sont des chefs de ménage (Sountalma, 1991).