III - 5 : La vie sociale

Le taux d’alphabétisation des Niaméens de plus de 6 ans est d’un tiers environ, en français principalement. Les hommes le sont plus que les femmes, les jeunes plus que leurs aînés. Par exemple, ce taux passe de 57 % pour les 10-14 ans à 21 % pour les 45-49 ans. Le niveau global d’instruction est en conséquence peu élevé puisque 46 % des individus de la capitale ne sont jamais allés à l’école. Là encore les écarts entre les sexes sont conséquents : 38 % des hommes n’ont jamais été scolarisés contre 54 % des femmes (République du Niger [2], 1994).

En combinant ces données dont le niveau d’instruction, le niveau de vie, les classes d’âge et la taille du ménage, Jambes (1995) aboutit à un classement de la population en quatre catégories sociales, dépendant de la situation professionnelle du chef de ménage. La première rassemble les professions libérales et les cadres (les “ classes supérieures ”), soit 10 % de la population urbaine environ en 1988. Vient ensuite la “ classe moyenne ” avec les employés, les commerçants et les retraités, c’est la catégorie la plus représentée puisqu’elle compte près de la moitié des ménages de Niamey. Puis, la “ Niamey populaire ” concerne les artisans, les petits commerçants et les inactifs. ‘“ Elle se caractérise par une proportion élevée d’analphabètes, un habitat en banco, parfois en matière végétale, des taux de raccordement au réseau électrique très faibles, une quasi-absence d’exposition aux médias (sauf à la radio) ”’ (Jambes, 1995, p. 358). Enfin, dernière classe, en marge du monde urbain, les agriculteurs en périphérie de la ville, représentent à peine 35 000 personnes et sont exclus des pratiques urbaines de consommation.