Une offre de transports faible

Les transports publics sont de trois types :

  • -  les bus qui ne représentent que 7 % des déplacements en transport collectif et qui sont, de fait, peu rentables. A titre de comparaison, la part des transports en commun à Abidjan est de 39 % ;
  • - les transports collectifs suburbains ou “ Talladjé-Talladjé ”, constitués de breaks 404 ou 504 Peugeot pouvant transporter 9 passagers. Ils assurent 11 % des déplacements en transports collectifs ;
  • - Enfin, les taxis urbains “ tête rouge ” captent 82 % des déplacements journaliers en transports collectifs (Ministère du Commerce et des Transports, 1985).

La Communauté Urbaine de Niamey est supposée recenser tous les transports privés, les “ Talladjé ” comme les “ tête rouge ”. Tous ces véhicules doivent payer une taxe à la mairie et sont donc ainsi enregistrés. En fait, beaucoup circulent dans l’illégalité et les décomptes officiels ne représentent qu’une partie de la réalité (Yatta, 1996).

L’ensemble de l’offre pourrait fournir un service intéressant aux usagers. Mais en 1985, seuls 25 bus étaient disponibles (Ministère du Commerce et des Transport, 1985) et, en 1996, ce nombre a peu augmenté puisqu’il s’élève à une trentaine de véhicules. Ces bus sont réservés en partie au transport des fonctionnaires, la Société Nationale des Transports de Niamey (S.N.T.N.) mettant alors à leur disposition l’ensemble des véhicules pour les déplacements domicile-travail quatre fois par jour. En conséquence, 50 % des usagers des bus travaillent dans le secteur public (Ministère du Commerce et des Transports, 1986). De plus, le faible parc associé au mauvais état de la voirie empêchent la desserte de quartiers périphériques et diminuent ainsi leur accessibilité. Enfin, les horaires des bus non destinés aux fonctionnaires sont peu respectés et non réguliers, ce qui décourage les clients qui préfèrent alors les taxis “ tête rouge ” (Yatta, 1996). Le tarif est actuellement de 100 FCFA en zone urbaine. En zone suburbaine, en fonction de la distance, il oscille entre 125 et 250 FCFA. Dans tous les cas, l’Etat subventionne une partie des titres de transport des fonctionnaires.

Un autre problème des transports publics de Niamey vient des taxis “ tête rouge ” qui malgré leur potentielle souplesse d’utilisation sont en fait contraignants. Depuis que la municipalité a bloqué les tarifs à 100 FCFA pour les courses dans l’agglomération (200 FCFA pour Saga, Lamordé et Goudel par exemple), les fraudes augmentent. Les conducteurs trient ainsi maintenant leur clientèle et refusent des passagers sur des courses trop courtes. Ils augmentent aussi les prix en échange de services comme la réduction du temps d’attente. Enfin, le fractionnement des trajets oblige le client à multiplier les courses trop longues et donc à voir augmenter le coût de son déplacement (Ministère du Commerce et des Transports, 1986). Depuis la dévaluation de 1994, le prix de la course a été fixé à 150 FCFA. Leur nombre actuel est difficile à évaluer, il s’élève environ à 1 100 selon le Syndicat des Propriétaires de Taxis et à 600 au maximum selon la S.N.T.N.

Les “ Talladjé - Talladjé ” ne peuvent pas compenser les faiblesses des autres formes de services. En effet, ils desservent uniquement les lignes rentables alors que d’autres lignes restent déficitaires comme la desserte de la Rive Droite. Ensuite, ils n’assurent que 5 rotations par jour et n’ont aucun statut juridique (Ministère du Commerce et des Transports, 1985). Leur nombre s’élevait à 163 en 1983 (Dulucq, Georg, 1989). Aucune estimation fiable de leur nombre actuel n’est disponible.

Le bilan de l’offre de transport en commun est donc relativement négatif. Or, du fait de la pauvreté des ménages, l’accès aux modes individuels est encore peu répandu. Seuls quelques groupes privilégiés peuvent donc, grâce à la voiture, avoir accès aux différents secteurs de la ville.