Revenus du ménage et caractéristiques socio-économiques

L’évaluation des revenus des ménages et des individus a fait l’objet d’un traitement particulier dont on trouve les détails en annexe 4. De façon schématique, c’est le revenu du chef de ménage qui est prépondérant dans la détermination du niveau de revenu du ménage. Ainsi, un ménage est “ pauvre ” si le chef de ménage gagne moins de 50 000 FCFA par mois et ses épouses moins de 100 000. Un ménage est considéré “ modeste ” lorsque le chef de ménage gagne entre 50 000 et 100 000 FCFA et son épouse moins de 150 000 et lorsque le chef de ménage gagne entre 100 000 et 150 000 FCFA et son épouse moins de 50 000. Enfin, le ménage est “ aisé ” lorsque le chef de ménage n’a pas de revenu et son épouse gagne plus de 150 000 FCFA, lorsque le chef de ménage gagne entre 100 000 et 150 000 FCFA et son épouse plus de 50 000 et lorsque le chef de ménage gagne plus de 150 000 FCFA.

Globalement, plus de la moitié des ménages est pauvre, le chef de ménage gagnant moins de 21 000 FCFA par mois en moyenne. Un tiers est modeste et seuls 13 % sont des ménages aisés. Cette répartition met l’accent sur les écarts entre une élite privilégiée, dont les revenus dépassent 200 000 FCFA par mois alors que les plus nombreux gagnent dix fois moins en moyenne (tableau 2-4).

  % / total des ménages Revenu moyen déclaré du chef de ménage
(en FCFA)
Ménages pauvres 55 21 000
Ménages modestes 32 93 000
Ménages aisés 13 278 000
 
Total 100 83 000

L’importance du nombre de ménages pauvres s’explique à la fois par le faible taux d’activité féminin et le nombre important d’emplois d’indépendants chez les hommes, comme nous le montrons ultérieurement.

Quelques tests permettent de vérifier la pertinence d’un tel découpage. En effet, si nous comparons la richesse des ménages avec l’équipement intérieur de leur habitation, la corrélation entre les deux caractéristiques est nette. Par exemple, plus de la moitié des ménages aisés loge dans une villa, alors que ce n’est le cas que de 8 % des ménages pauvres (tableau 2-5).

  Célibaterium Concession Villa Immeuble Autre Total
Ménages pauvres 12 77 8 0 3 100
Ménages modestes 31 50 19 0 0 100
Ménages aisés 17 28 53 2 0 100
Total des ménages 11 62 17 1 0 100

De même l’équipement intérieur de l’habitation est directement lié à la richesse (graphe 2-4). Le taux de raccordement au réseau d’électricité et la possibilité d’accéder à un certain confort moderne croissent en effet proportionnellement à l’augmentation du niveau des revenus. Car, par exemple, si 46 % des ménages pauvres sont raccordés au réseau d’électricité, c’est le cas de 95 % des ménages aisés.

L’emploi de personnel de ménage est aussi plus répandu chez les ménages aisés que chez les pauvres : presque les deux tiers des premiers y recourent alors que seuls 13 % des seconds le peuvent.

Enfin, l’équipement transport des ménages illustre lui aussi ces différences effectives. 83 % des ménages aisés possèdent une voiture, et 32 % un deux-roues moteur (la somme de ces taux dépasse 100 % car, en moyenne, les ménages aisés possèdent 1,3 véhicule, soit deux fois plus que la moyenne générale de la population). Or, le tiers des ménages modestes et les deux tiers des ménages pauvres sont captifs de la marche à pied, uniquement 17 % des pauvres possédant un véhicule (voiture ou deux-roues moteur).

Cette présentation des ménages de Niamey montre, dans un premier temps, une certaine disparité des situations : ménages élargis ou constitués d’une seule personne, ménages hébergés ou ménages propriétaires, ménages habitant le centre ou en périphérie lointaine. De la même façon, au niveau individuel cette fois, nous analysons, dans le paragraphe suivant, les caractéristiques socio-économiques de la population étudiée, les chefs de ménage et leurs épouses.