Des épouses dépendantes

54 % des épouses n’ont effectué aucune étude et seules 4 % ont suivi un enseignement supérieur. Le taux d’activité est lui aussi faible puisque moins d’un tiers a un emploi. Leur revenu mensuel moyen est alors de 52 000 FCFA en moyenne, les épouses actives étant ainsi classées dans la catégorie modeste. Mais cette moyenne cache de profondes disparités entre les individus. En fait les épouses actives sont des individus plutôt pauvres dont les rentrées d’argent servent en général de revenus d’appoint (tableau 2-8). Les quelques épouses aisées ayant déclaré plus de 230 000 FCFA, de revenu augmentent le niveau moyen de revenu.

  % total des femmes actives Revenu moyen déclaré de l’individu
(en FCFA)
Individus pauvres 62 % 19 000
Individus modestes 31 % 91 000
Individus aisés 5 % 232 000
Total 30 % 52 000

Les épouses sont souvent de petites commerçantes. En effet, 50 % des actives exercent dans ce secteur en tant qu’indépendantes et gagnent moins de 26 000 FCFA par mois. Elles travaillent généralement au domicile (pour 31 % d’entre elles) ou à proximité dans leur quartier d’habitation. Par exemple, la moitié des épouses commerçantes exerce leur activité chez elles. Mais les plus instruites peuvent être cadres moyens (18 % d’entre elles le sont) et travailler dans le service public qui emploie 35 % des épouses actives. Leurs salaires sont dans ce cas plus importants puisqu’en moyenne une épouse cadre moyen gagne quatre fois plus qu’une indépendante.

Les épouses sans emploi sont des ménagères. 70 % des femmes ont en effet déclaré n’exercer aucune activité. Il faut également souligner que 28 % des actives n’ont qu’un emploi occasionnel, ce qui porte à 80 % le taux de femmes en situation de dépendance quasi totale par rapport à des revenus extérieurs, du chef de ménage par exemple (annexe 4). De fait, globalement, les épouses actives et inactives sont individuellement pauvres à 90 %.

Mais le revenu individuel des femmes ne reflète pas le niveau de vie (en termes, par exemple, d’habitat ou de transport individuel) auquel elles ont effectivement accès. La répartition des femmes selon le niveau de revenu du ménage montre en effet que seules 52 % d’entre elles font partie d’un ménage pauvre. En revanche, un tiers d’entre elles appartient à un ménage modeste et 15 % à un ménage aisé (tableau 2-9). En conséquence, si les épouses ont peu d’indépendance financière, elles peuvent par ailleurs, du fait de leur époux, avoir accès à un certain confort ou à une qualité d’habitation supérieurs à ceux correspondant à leur niveau de revenu individuel.

  Répartition des épouses
Ménages pauvres 52
Ménages modestes 33
Ménages aisés 15
   
Total 100

Ces épouses sont donc peut être en meilleure situation que les femmes chefs de ménages qui doivent assumer la charge de leur famille sans pour autant avoir accès à des emplois bien rémunérés.