Des femmes chefs de ménage autonomes mais peu favorisées

Les femmes chefs de ménage sont en moyenne plus âgées que les épouses. Les premières ont en effet 48 ans en moyenne alors que les secondes n’en ont que 35. Cette différence s’explique par le fait qu’une jeune femme ne peut pas culturellement vivre seule. Les femmes chefs de ménage sont donc des veuves (à 51 %) ou des divorcées (21 % d’entre elles le sont). On trouve aussi dans cette catégorie quelques femmes mariées dont l’époux est absent depuis longtemps ou malade.

Ces femmes ont en charge trois enfants en moyenne et accueillent également quelques dépendants. Le nombre moyen d’actif par ménage étant de 1,5, leur travail éventuel constitue donc une ressource essentielle pour le ménage. C’est ainsi que les deux tiers d’entre elles occupent effectivement un emploi et les chefs de ménage actives gagnent plus en moyenne que les épouses actives (66 000 FCFA contre 52 000 pour les épouses). Cependant, comme leur niveau d’études est plus faible du fait de leur âge, elles ne sont pas employées par le secteur public, 66 % étant en fait des commerçantes indépendantes, ce qui explique que, si différence de revenus il y a, elle ne soit pas plus forte. Les deux tiers des femmes chefs de ménage sont donc pauvres individuellement et dans leur ménage.

Leurs activités sont moins centrées sur le quartier que celles des épouses. En effet, moins de la moitié des actives (46 %) travaille chez elles ou dans leur quartier d’habitation.

En définitive, si les femmes chefs de ménage ont une certaine indépendance financière, elles n’ont accès qu’à des emplois peu rémunérateurs. Elles sont donc globalement pauvres et ont peu de moyens d’augmenter leurs revenus. Au contraire, les hommes chefs de ménage occupent des postes leur permettant d’accéder à des niveaux de revenus plus conséquents et donc à une qualité de vie supérieure.