Des femmes peu migrantes

Elles ont quitté leurs parents vers l’âge de 18 ans, 58 % l’ayant fait entre 14 et 19 ans, généralement au moment du premier mariage. La majorité (68 %) n’a pas quitté Niamey après ce départ. Elles ont déménagé moins de 2 fois en moyenne dans la ville. Le tiers qui a migré après avoir quitté ses parents l’a fait en majorité sans sortir des frontières du pays. Un quart des migrantes a néanmoins fait un séjour hors du Niger, principalement en Afrique de l’Ouest, ces séjours ayant duré plus de 6 ans en moyenne (graphe 2-7).

Note : Les % sont donnés par rapport au nombre total de femmes

Pratiquement aucune des épouses étudiées n’a voyagé en Occident, ce qui confirme le fait que les hommes laissent leurs épouses sur place durant leur migration, de fait alors provisoire, ou qu'ils attendent leur retour pour se marier.

Cette présentation générale de la population étudiée met en évidence des différences socio-économiques importantes entre les individus et montre qu’en premier lieu ces différences sont liées au genre de l’individu. Ces différences concernent non seulement le statut économique de l’individu, mais aussi son parcours migratoire. Les femmes sont moins actives que les hommes, leurs activités sont plus centrées sur l’environnement immédiat de l’habitat. Elles auront moins voyagé hors de Niamey, et si c’est le cas, leur migration aura été principalement passive, ayant pour seul motif de suivre leur époux.

Ce portrait socio-économique des chefs de ménage et des épouses à Niamey constitue un état des lieux de l'échantillon étudié. Pour les entretiens, la population est trop restreinte pour être représentative. Néanmoins, ces hommes chefs de ménage aux parcours migratoires particuliers constituent un échantillon intéressant de ce que peuvent devenir en ville un villageois, un migrant en Occident et un Niaméen de souche.