Les quartiers dangereux

Les quartiers uniquement désignés comme dangereux sont des quartiers vides en habitants. Il s’agit de l’ancien cours du Gounty Yena (appelé Rouba), de la Ceinture Verte, frontière entre Talladjé et le reste de la ville, et de Tourakou, zone réservée autrefois au parcage des animaux. Il faut noter que la Ceinture Verte abrite quelques paillotes mais que Rouba reste une zone non constructible car, lors des très fortes pluies, la rivière reprend son cours, ce qui fut le cas, par exemple, en été 1998. 94 % des citations d’un quartier de cette zone le sont dans le cadre de la question sur l’emplacement des quartiers dangereux.

Cette répulsion envers la nature en ville apparaît peut-être en tant que réminiscence d’une pensée “ primitive ” telle que l’ont nommée Moles et Rohmer (1998). En effet, l’homme garderait souvenir des combats qu’il a dû mener afin de maîtriser un environnement hostile ou aux règles incompréhensibles. Or, “ cette conception est devenue très lointaine aux hommes de la civilisation occidentale mais elle reste parfaitement actuelle en beaucoup de contrées pour beaucoup d’êtres humains et contribue à déterminer la forme de leurs agglomérations ” (Moles, Rohmer, 1998, p. 41). La Ceinture verte et le Gunti Yena symbolisent alors peut-être cette imprévisibilité de la nature et agissent de façon répulsive.

Ils peuvent aussi avoir un caractère réellement dangereux à cause des exactions qui y sont commises. Nous n’en avons pas trouvé de traces notables dans la presse ou dans la littérature mais l’unanimité des réponses laisse à penser que ces zones sont réellement dangereuses. Ce sentiment peut être également accentué par le fait que ce sont des zones non éclairées la nuit et désertes.