Une carte socio-économique concentrique

En définitive la carte de Niamey ainsi obtenue (carte 3-1) se superpose en partie à la typologie que nous avons définie au début de notre étude. Mais ce type de carte est plus précis puisqu’il prend en compte l’historique des quartiers de Niamey autant que les caractéristiques de leurs habitants. Ainsi, dans le centre, se trouvent les quartiers animés le jour avec les marchés et la nuit avec les lieux de sorties pour les jeunes. De part et d’autre de cette zone, se situent les quartiers riches. A l’Ouest, de l’autre côté du Gunti Yéna, sont localisés les quartiers les plus étendus, le Plateau étant le plus ancien, Kouara Kano le dernier loti. A l’Est, ce sont des lotissements construits dans les années 70-80. Au Nord et au Sud de ces deux premières zones sont apparus les nouveaux quartiers habités par les migrants, qualifiés de dangereux et de pauvres. Les anciens villages rejoints par les extensions successives sont maintenant aux extrémités de la ville, le long du fleuve : ce sont les quartiers villageois et pauvres. On peut observer cependant deux exceptions à cette règle dans ce dernier cas. Il s’agit de Foulani Kouara, lieu toujours à part dans l’agglomération et qui reste légèrement détaché de la ville, et de Bandabari qui est enclavée dans la ville, loin du fleuve et pourtant désignée comme dangereuse et pauvre, sans que les raisons en soient claires.

Cette carte reflète ainsi une représentation globale de Niamey. Image “ moyenne ” de la ville, elle marque l’intégration par les citadins d’un certain nombre de faits liés à l’histoire de la ville et de son peuplement. Ce résultat laisse pour l’instant peu de place aux individus mêmes et le chapitre suivant montrera l’existence de variations autour de cette image. Auparavant, l’analyse des discours spatiaux démontre, de façon complémentaire, que les représentations de la ville reflètent aussi les histoires individuelles.