III - 2 - b : Des quartiers d’habitation à part

La question à laquelle nous allons maintenant tenter de répondre est la suivante : les habitants d’une zone caractérisée selon des critères socio-économiques ont-ils la même perception de cette zone que les habitants extérieurs à cette zone ? La réponse semble être oui en général. Nous pouvons cependant noter quelques variations.

Les habitants des quartiers animés, le jour plus que la nuit, ce qui correspond aux quartiers du centre, trouvent plus largement cette zone pauvre que la moyenne de la population, au détriment de l'animation de nuit. La zone centrale n’aura donc pas, de l’extérieur, des caractéristiques de quartiers d’habitat pauvres ou riches alors que les résidents vont juger les habitants eux-mêmes plus que l’environnement.

Les habitants de la zone dangereuse et pauvre se sentent moins en danger dans cette partie de la ville que les autres. Cependant elle leur paraît plus pauvre. Il faut noter ici que cette accentuation est peut-être due à la présence de déguerpis. Ces individus obligés de quitter des lieux sans doute familiers pour vivre dans des logements non choisis, déracinés, ‘“ ne peuvent qu’accumuler déceptions et violence ”’ (Gibbal, 1988, p. 321), ce qui explique l’image négative de leur espace en ville.

Enfin, les habitants des quartiers perçus comme villageois, ont eux plus l’impression de faire partie de la ville et d’appartenir de fait à un environnement urbain : ils citeront donc moins leur quartier comme milieu villageois que les autres.

Espace subi, choisi, individus adaptés ou en opposition avec un milieu réfractaire : ces résultats illustrent la complexité des rapports des citadins avec leurs quartiers. Afin de préciser ces représentations, nous nous sommes interrogés sur les velléités de déménagement des individus.