VI - 2 : Mobilité quotidienne et représentations du quartier d'habitation

La représentation du quartier d'habitation est directement liée à la mobilité urbaine non seulement exercée dans le quartier d'habitation mais aussi sur l'ensemble de la ville car les pratiques spatiales confortent, complètent, réajustent les représentations. En conséquence, il apparaît que, plus la mobilité totale est importante, moins la mobilité interne au quartier l'est et plus les attentes se centrent sur le logement et non pas sur le quartier en lui-même (graphe 3-15). Au contraire, plus la part de la mobilité interne dans la mobilité totale est élevée, plus les individus expriment des attentes relatives à la proximité des liens sociaux et à celle des équipements.

Ainsi, le souhait d'un quartier tranquille associé à des préoccupations centrées sur le confort du logement implique une mobilité interne faible mais également une importante mobilité urbaine totale : le quartier constitue le paysage entourant l'habitat des citadins mais n'est pas pratiqué. A l'opposé, les individus qui se déplacent beaucoup dans leur quartier ou dont la part de la mobilité interne sur la mobilité totale est importante (plus de 50 %), expriment des attentes relatives à l'environnement de leur concession, que ce soit en termes sociaux ou en termes d'équipements. Ils sont ainsi plus sensibles à l'animation dans leur quartier qui est le centre de leurs activités.

Ces dernières observations reflètent en partie l'influence des variables socio-économiques classiques sur les rapports hommes - espace. En effet, une forte mobilité hors du quartier est, par exemple, généralement liée à une relative richesse financière. Lors de la présentation de la population, nous avons vu que la répartition des rôles par genre implique des niveaux d’activités différenciés entre les hommes et les femmes. De même, l’âge, le niveau de revenus... sont des déterminants majeurs de la mobilité quotidienne puisque d’eux dépendent les activités et donc les déplacements à accomplir. En conséquence, de même que pour les représentations spatiales, des caractéristiques socio-économiques individuelles discriminent les comportements spatiaux. Leur étude fait l’objet du prochain chapitre.