I - 1 : Une représentation élargie de l’espace urbain et du quartier d’habitation

Les représentations spatiales des hommes ont la particularité de ne pas être centrées sur le quartier d’habitation. Ce dernier constitue donc un maillon, plus ou moins important, d’un réseau construit sur un espace plus large.

L’un des premiers indices est leur cartographie socio-économique de l’espace urbain 20 . Le profil général de chaque zone est sensiblement identique à celui de la moyenne générale. Mais le nombre de non - réponses est inférieur, pour chaque question, à celui de la population entière (tableau 4-1). De plus, le nombre moyen de quartiers cités à chaque question est supérieur à la moyenne générale.

Il faut aussi noter que les hommes indiquent plus de zones d’animation nocturne que les femmes. Par exemple, les lieux cités en réponse à la question sur l’animation de nuit sont plutôt des boîtes de nuit et des bars. De plus, les zones qu’ils qualifient d’animées le jour et la nuit sont nettement plus caractérisées par leur animation de nuit.

  Riches ? Pauvres ? Dangereux ? Animés le jour ? Animés la nuit ? Villageois ?
Hommes 8 7 8 7 14 9
 
Pop. tot 13 11 14 14 25 16

L’étude des représentations masculines du quartier d’habitation montre que les hommes ont exprimé des attentes plus urbaines que les femmes. De plus, pour eux, le quartier d’habitation doit être plutôt calme et tranquille. Plus individualistes, ils sont moins sensibles à la présence des parents, d’amis et de commerces ou d’écoles à proximité immédiate de leur logement (graphes 4-1 et 4-2). Ils s’intéressent en fait plus à la qualité même de leur habitation. Ainsi, si 78 % des femmes indiquent la proximité des parents ou amis comme faisant partie de l’une des trois caractéristiques importantes du quartier d’habitation, ce n’est le cas que de 55 % des hommes. Et 78 % des femmes l’indiquent comme qualité effective contre 70 % des hommes.

Ainsi, la proximité n’est pas une priorité dans les représentations masculines. Le centre des représentations n’est pas le quartier mais le logement lui-même. Leur connaissance de l’espace urbain les a amenés à répondre plus largement aux questions posées. Cette représentation “ élargie ” de la ville par rapport aux femmes est confirmée par une mobilité quotidienne moins restreinte au seul quartier d’habitation.

Notes
20.

Dans cette étude sur le genre et par la suite, l’analyse de la cartographie socio-économique se fera comme suit : pour chaque groupe nous observons le profil de chaque zone précédemment identifiée. Par exemple : la zone riche est-elle également qualifiée de riche, ou les individus lui attribuent-ils d’autres qualités ? Une analyse plus poussée aurait nécessité de recommencer, pour chaque groupe d’individus, le dépouillement des réponses et une analyse factorielle afin d’obtenir une nouvelle carte. Cette méthode très lourde ne nous a pas été permise par manque de temps.