II - Des femmes dans leur quartier à tout âge

De même que pour les hommes, l’âge modifie les activités et la composition des ménages. Mais pour les femmes son influence sera plus sociale que professionnelle puisqu’elles sont encore rares à exercer un emploi.

Les femmes se mariant tôt, les jeunes sont presque toutes mariées (rappelons ici que nous n’étudions que les chefs de ménage et les épouses). Les veuves, les divorcées n’apparaissent que plus tard (42 % des femmes de plus de 50 ans sont sans conjoint). Cette transformation ne s’accompagne pas d’une diminution de la taille du ménage car elles gardent généralement leurs enfants avec elles, ou habitent avec des soeurs ou des parents également sans conjoints. Ceci est aussi dû au fait que les aînées appartiennent plus à des ménages polygames que les autres : près de la moitié des femmes mariées de plus de 50 ans appartient à un ménage polygame alors que ce n’est le cas que d’un quart des jeunes femmes mariées.

De plus, pratiquement aucune femme de plus de 50 ans n’a été à l’école alors que ce n’est le cas que de 38 % des jeunes (tableau 4-3). Et, à l'inverse, plus d’un quart des jeunes a atteint un niveau supérieur. Ce changement pourrait avoir des répercussions au niveau des revenus individuels, les plus jeunes ayant accès à des emplois de fonctionnaires, mieux rémunérés et plus stables, les plus âgés assurant leurs propres besoins à l’aide, si nécessaire, de petits commerces. En fait, le travail des femmes est encore peu répandu, du fait sans doute de la crise économique traversée par le pays : 27 % des jeunes sont des actives, contre près de la moitié des adultes et un tiers des aînées. Notons cependant que les actives jeunes gagnent plus que les actives les plus âgées, du fait sans doute de leur scolarisation plus poussée. En conséquence, les différences observées entre les trois groupes d’âge sont d’un autre ordre que pour les hommes.