I - L’obtention d’une relative indépendance financière par l’activité

Le fait de travailler a des conséquences sur le type de ménages des individus, notamment pour les femmes. Ainsi, les femmes actives, du fait de leur plus grande indépendance financière, sont plus nombreuses que les inactives à être sans conjoint, alors que leur moyenne d’âge est identique (elle se situe autour de 37 ans) et que l’écart-type de cette moyenne est équivalent entre les actives et les inactives. De fait, si près d’un quart des femmes actives est sans conjoint, c’est le cas de seulement 8 % des inactives. De plus, la répartition géographique des logements de ces femmes est similaire, bien que les actives habitent plus des villas que les autres. Enfin, les différences de niveau d’études sont flagrantes : moins de la moitié des actives n’a pas fait des études contre 64 % des inactives. 41 % des actives ont d’ailleurs dépassé le niveau d’études primaire, contre 12 % des inactives.

Finalement, toutes les femmes inactives sont de fait individuellement pauvres. Or, malgré leur niveau d’études plus élevé, seules 38 % des femmes actives sont personnellement aisées ou modestes. Elles occupent donc en fait des petits métiers de commerce plus que des places stables et bien rémunérées. La preuve en est qu’un quart des actives n’exerce son métier qu’occasionnellement et que les deux tiers d’entre elles ne sont pas salariées, montrant de fait qu’une majorité d’entre elles travaille dans le secteur informel.

Le fait d’être ou non actives pour les femmes ne reflète donc pas encore véritablement un changement de la répartition des rôles : ainsi 95 % des femmes inactives se déclarent simplement sans emploi et non à la recherche d’une activité.

Mais il reste que les femmes actives appartiennent à des ménages plus riches que les inactives (graphe 4-12) ce qui sous entendrait que dans un milieu urbain favorisé, le partage des tâches se modifie peu à peu. Plus qu’un effet de génération, il faudrait donc sans doute y voir un effet de classes sociales.

Pour les hommes, la situation est différente puisque les inactifs sont nettement plus âgés que les actifs (52 ans en moyenne pour les inactifs contre 42 ans pour les actifs). Nous retrouvons en partie les effets d’âge décrits ci-dessus. D’ailleurs 38 % des inactifs hommes sont des retraités.

En conséquence, les actifs, plus jeunes, louent plus largement des célibateriums tandis que les inactifs occupent à 71 % des concessions dont ils sont propriétaires. De même, plus de la moitié des inactifs est sans études alors que ce n’est le cas que de 41 % des actifs. Les différences à ce stade entre inactifs et actifs sont moins fortes que pour les femmes car être inactif est un fait subi négativement par les hommes jeunes, ne dépendant pas du niveau d’études, contrairement aux femmes.

La répartition des revenus montre que plus de la moitié (54 %) des actifs a des revenus modestes ou aisés. Etre actif signifie donc, pour une forte proportion des hommes, échapper à certaines dépendances financières même s’il faut garder à l’esprit que leurs charges peuvent être lourdes, quel que soit leur niveau de revenus, puisqu’ils ont parfois à entretenir le ménage et à aider des parents.