CHAPITRE 5 : PARCOURS MIGRATOIRES, Representations et pratiques spatiales

Les parcours migratoires sont appréhendés à l’aide de trois indicateurs : le lieu de naissance, la durée de séjour en ville et dans le quartier ainsi que les migrations en Occident. Cette approche est évidemment réductrice, puisque les parcours individuels comportent généralement plus d’étapes et sont notamment caractérisés par exemple par des lieux variés, à l’intérieur ou non du Niger, et des durées de séjour dans chacun de ces lieux. La non prise en compte de l’ensemble de ces déterminants tient essentiellement à des problèmes des méthodologie. En effet, l’enquête-ménages qui sert de base à l’analyse n’est pas à proprement parler une enquête sur les migrations et sur les représentations spatiales, puisqu’elle porte plus sur des questions relatives à la mobilité quotidienne. Nous avons dû à ce niveau effectuer des choix méthodologiques qui ne permettent pas, de fait, d’appréhender plus largement les parcours migratoires. Le choix des indicateurs a été effectué sur la base de la problématique et est expliqué en méthodologie (chapitre 1).

Une autre difficulté s’est également posée dans l’analyse de l’effet des indicateurs à partir des données de l’enquête-ménages. L’impact des indicateurs socio-économiques classiques sur les représentations et les pratiques spatiales est prépondérant ; il n’est pas possible d’étudier celui des parcours migratoires en en faisant abstraction. L’élaboration préalable d’une typologie des individus basée sur des déterminants socio-économiques s’est donc révélée indispensable. Cette méthode a l’inconvénient de segmenter la population en groupes devant eux-mêmes être divisés en fonction des indicateurs des parcours migratoires. Se posent alors des problèmes liés à la taille de l’échantillon ne permettant pas cette opération pour l’ensemble des groupes de la typologie (empêchant de fait la hiérarchisation des effets de ces indicateurs). De façon connexe, alors que les résultats précédents se basaient sur l’étude de disparités relativement faibles entre groupes, les différences entre les représentations et les pratiques spatiales en fonction des indicateurs du parcours migratoire sont peu importantes, tout en restant significatives. Les résultats sont d’ailleurs confirmés par l’exploitation des entretiens qui, effectués sur la base d’une population relativement homogène, mettent en évidence les mêmes tendances et complètent les observations faites à partir de l’enquête-ménages.

Nous présentons tout d’abord dans les quatre premières sections l’effet de chacun des indicateurs sur les représentations et pratiques spatiales à l’aide des données de l’enquête-ménages. Puis, dans une cinquième section, nous les hiérarchisons à l’aide de celles des entretiens, ce qui aboutit une seconde typologie des individus, cette fois basée sur les indicateurs des parcours migratoires.