II - 2 : Connaissance de la ville

L’étude des modifications des caractéristiques des zones perçues montre une grande disparité de l’influence du parcours en fonction des groupes. En ce qui concerne la zone dangereuse, ce sont les groupes des arrivants ou des installés qui lui associent d’autres caractéristiques comme pauvre ou villageoise, ce qui signifie que, pour eux, ce peut être une zone habitée, ce qui n’est dans la réalité que peu le cas. Ensuite, pour la zone dangereuse et pauvre, les installés sont ceux qui la trouvent la moins dangereuse alors que c’est là qu’ils habitent : un lieu connu est un lieu familier en général.

Plus l’arrivée dans la ville est récente, moins la question des quartiers où l’on vit comme au village recueille de réponses. En fait, ce sont les ancrés qui connaissent les anciens villages de la périphérie. De même ils répondent plus largement sur la question de la localisation des pauvres. Ainsi la connaissance de certains quartiers de la ville, notamment en périphérie ou dans des zones non fréquentées, augmente avec la durée de séjour. Mais ces différences peuvent être aussi le résultat d’un rejet de la pauvreté et du village en ville : les arrivants et, d’une moindre façon les installés, ont peut-être l’image d’une ville moderne, abritant des richesses accessibles. On ne peut donc pas y vivre comme au village, on espère ne pas y être pauvre.