VII - Les villageois non migrants, à Niamey depuis moins de 15 ans

Venus chercher la vie facile et un eldorado financier, ces huit migrants ruraux récents ne peuvent qu’exprimer au travers de leur discours sur l’espace, leur déception profonde face aux difficultés d’insertion économique souvent insurmontables.

VII - 1 : Des gens de passage

Nés dans un village nigérien, ces individus appartiennent à des ethnies variées (Béribéri, Djerma, Haoussa et Touareg). Leur moyenne d’âge est de 34 ans (c’est l’un des groupes les plus jeunes).

Ils occupent majoritairement des postes peu rémunérés et parfois précaires. En effet, la moitié d’entre eux est planton et aucun n’est inactif. C’est dans ce groupe que l’on trouve le plus de célibataires, aucun n’est polygame. En conséquence, ils ont en moyenne peu d’enfants (moins de deux). Ce sont donc des hommes venus tenter l’aventure à Niamey et qui sont encore en situation instable. La moitié ne possède aucun moyen de transport, et s’ils en ont un, il s’agit d’une moto.

Du fait de leur emploi de plantons, ils peuvent habiter des quartiers riches ; sinon, ils logent en périphérie plus ou moins lointaine. Aucun n’est encore installé de façon durable : la moitié est locataire de son logement, l’autre moitié est hébergée gratuitement, dans le cadre de son emploi par exemple.

Ils ont vécu en moyenne globalement 10 ans seulement en ville (c’est la plus faible moyenne) mais y sont restés en continu environ 8 ans depuis leur arrivée. Il faut aussi noter que cinq d’entre eux ont déjà tenté leur chance dans un autre pays d’Afrique.

Au vu des situations d’emploi et de logement, il apparaît ainsi que les individus de ce groupe ne considèrent pas encore leur installation en ville comme un changement de vie définitif.